Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a promis mercredi que l'accélération des procédures de réindustrialisation, adoptée en octobre dans la loi "industrie verte", permettrait le lancement de la restructuration d'une friche industrielle "en six mois".
"Les sites clefs en main font vraiment la différence", a assuré le ministre en visite à Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire) pour assister à la démolition d'une ancienne centrale thermique à charbon. Évoquant ce site, dont l'activité a cessé dès 2014, le ministre a souligné qu'il avait fallu "dix ans entre sa fermeture et le lancement de nouveaux projets", qui sont toujours à concrétiser sur les 40 hectares de friches industrielles.
Avec le dispositif des "sites clefs en main", système d'accélération des procédures d'autorisations administratives relancé dans la loi "industrie verte" adoptée le 11 octobre, "en six mois, vous posez la première pierre", a-t-il assuré.
"Cinquante sites seront retenus pour ces projets clefs en main, représentant 2.000 hectares", a ajouté M. Le Maire au pied de l'ancienne tour réfrigérante de la centrale de Montceau, de plus de 100 m de hauteur, dont il ne restait que des gravats après sa destruction dans un souffle de dynamite.
Les candidatures des "sites clefs en main", ouvertes il y a deux semaines, seront closes à la fin du mois. Mais déjà, une centaine de dossiers ont été déposés, ont indiqué les services du ministre.
La loi "industrie verte", pour laquelle a beaucoup oeuvré la maire (Horizons) de Montceau-les-Mines Marie-Claude Jarrot, a notamment pour but de "diviser par deux", selon le gouvernement, les délais d'implantations d'usines, aujourd'hui estimés à 17 mois.
"Ca permet l'alignement des planètes", a estimé auprès de l'AFP Jean-Michel Mazalerat, président de GazelEnergie, propriétaire du site à défricher.
La candidature aux "sites clefs en main" que le pdg dépose inclut un champ photovoltaïque, une centrale biométhane, et des bureaux. "Une cinquantaine d'emplois" seront offerts dans un premier temps, puis "200-250" en 2025-2026, a indiqué M. Mazalerat.
La France, qui a compté près d'une vingtaine de centrales thermiques, n'en abrite plus aujourd'hui que deux, à Cordemais (ouest) et Saint-Avold (est), qui doivent fermer en 2027 pour se convertir à la biomasse.
La production de ces deux centrales a représenté l'an passé 0,6% du mix électrique français, largement dominé par le nucléaire (70 à 80% de l'énergie produite en France).