Les députés ont soutenu vendredi un dispositif pour tenter de développer des "sites naturels de compensation, de restauration et de renaturation", offrant un débouché aux entreprises pour compenser leurs émissions de carbone.
L'Assemblée a modifié cette mesure du projet de loi industrie verte, examiné en première lecture. Par des amendements écologistes, LFI et socialistes, les députés ont supprimé la possibilité pour les entreprises de se voir attribuer des crédits carbone dans ces "opérations de restauration et renaturation".
"La compensation est une obligation légale qui ne devrait pas être récompensée", a souligné le député EELV Nicolas Thierry, critiquant une "marchandisation de la nature".
Le ministre de l'Industrie Roland Lescure "a bien compris les préventions" de la gauche et a donné un avis favorable à ces amendements.
Avec ces nouveaux sites, le gouvernement espère remplacer un dispositif qui n'a pas fonctionné, "les sites naturels de compensation (SNC)", introduit par la loi de 2016 pour la reconquête de la biodiversité.
"Seul un site a été agréé, dans les Bouches-du-Rhône, alors qu'il en faudrait des centaines dans l'ensemble du territoire pour répondre aux besoins de compensation", estime la rapporteure Horizons Marie-Agnès Poussier-Winsback, dans le camp présidentiel.
Un décret devra préciser les conditions d'agrément de ces sites naturels.
"La responsabilité sociale et environnementale des entreprises est vraiment en train de changer. Il faut donner aux industriels les moyens d'agir dans ce domaine", demande le ministre Roland Lescure.