Une étude va se pencher, à compter du premier trimestre 2024, sur d'"éventuels symptômes" de femmes après le retrait d'un implant contraceptif Essure, a déclaré mardi à l'Assemblée nationale Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée aux professions de santé.
Le ministère de la Santé "assurera le financement d'une étude concernant les éventuels symptômes des femmes après ablation de l'implant contraceptif Essure, pilotée par les Hospices civils de Lyon. Cette étude explorera notamment l'hypothèse de la libération de métaux potentiellement toxiques, qui pourrait être en lien avec la symptomatologie", a-t-elle indiqué, évoquant un démarrage "au premier trimestre 2024".
Un "registre de suivi des explantations (retraits) a été mis en place en avril 2023 afin d'améliorer le suivi des patientes concernées", a aussi noté Agnès Firmin Le Bodo. Il "permet de collecter les données individuelles des femmes relatives aux antécédents médicaux et chirurgicaux, aux effets secondaires, aux modalités d'explantation et de suivre l'état de santé".
Un comité de suivi des porteuses de l'implant Essure a été mis en place "dès octobre 2017, pour répondre aux questions que les femmes peuvent se poser, notamment lorsqu'elles présentent des symptômes", a souligné la ministre déléguée, en réponse à la députée RN Stéphanie Galzy qui reprochait notamment un "silence coupable" face aux "attentes des victimes".
Ces dispositifs de stérilisation féminine en forme de ressort, implantés dans les trompes de Fallope, sont accusés par plus d'un millier de femmes d'avoir provoqué des effets indésirables parfois graves après leur implantation (saignements, douleurs, forte fatigue, réaction allergique, dépression...).
Certaines ont fait le choix de faire retirer l'implant, une procédure délicate, notamment pour ne pas risquer de casser le dispositif lors du retrait.
Un protocole d'explantation a été diffusé fin 2018 par les autorités sanitaires. "Afin de favoriser la bonne application, une nouvelle campagne de communication auprès de l'ensemble des professionnels de santé concernés a été mise en oeuvre", selon Agnès Firmin Le Bodo.
Commercialisé en France en 2002, l'implant Essure avait été placé sous surveillance renforcée en 2015 par l'Agence nationale du médicament (ANSM). Leur fabricant, Bayer, en a cessé la commercialisation en 2017 dans tous les pays sauf aux Etats-Unis, puis dans ce pays l'année suivante.
En avril 2020, une trentaine de patientes françaises avaient déposé une plainte pénale après des effets indésirables. Le laboratoire a par ailleurs été visé par une action de groupe au civil regroupant plusieurs centaines de patientes.
ic/eva/alu/hj