Immigration: le délégué à l'intégration veut "changer le regard sur les réfugiés"

Nommé en janvier, le nouveau délégué intergouvernemental aux réfugiés, Alain Régnier, veut "changer le regard" sur ces nouveaux arrivants qui peinent souvent à s'intégrer, avec d'ici à la fin de l'année plusieurs initiatives s'appuyant sur la société civile.

"Je me donne pour objectif, d'ici un an, d'avoir amélioré concrètement la vie" des réfugiés, a affirmé jeudi à l'AFP M. Régnier, à la tête de la Délégation interministérielle à l'accueil et à l'intégration des réfugiés (Diair).

Un programme de tutorat et une campagne de service civique seront lancés le 26 octobre, lors d'une "journée nationale de mobilisation de la société civile" à Paris. Le tutorat fonctionnera autour d'une plateforme où "chacun pourra proposer une heure, deux heures de son temps, en précisant ses compétences".

"Je suis frappé par le nombre d'initiatives citoyennes ou associatives qui fleurissent partout. Mais les gens se sentent un peu seuls", ajoute M. Régnier.

Le service civique, lui, ambitionne de mobiliser 2.000 jeunes, dont 500 réfugiés, "pour participer à l'accueil et à l'intégration" sur la période 2018-2019.

Par ailleurs, "trois conventions vont être signées d'ici la fin de l'année avec les villes de Lyon, Strasbourg et Bordeaux", pour mettre en oeuvre des actions d'accès au logement, à la formation linguistique et à l'emploi, a indiqué M. Régnier, qui vise dix conventions au printemps.

Avec ces initiatives aux intitulés choisis -- "Volont'r" pour le service civique, "Mento'r" pour le tutorat --, M. Régnier entend mettre en oeuvre la feuille de route confiée par le Premier ministre, qui fait de l'intégration des réfugiés "un enjeu majeur" où la France atteint les "meilleurs standards européens".

Edouard Philippe avait annoncé en juin un doublement des heures de langues et poussé au développement des formations professionnalisantes. Le projet de loi de finances 2019 prévoit une hausse de 40% des crédits du programme "intégration et accès à la nationalité française", à 395 millions d'euros (dont 52 millions pour la formation linguistique).

Rattaché au ministère de l'Intérieur, M. Régnier dispose d'une équipe de neuf personnes mais n'a pas de budget propre. Il doit selon le gouvernement servir d'"interlocuteur" aux divers acteurs déjà présents sur le champ de l'intégration, comme la Délégation interministérielle pour l'hébergement et l'accès au logement (Dihal), l'Office français d'immigration et d'intégration (Ofii) ou la Direction générale des étrangers en France (DGEF).

La France a accueilli 43.000 réfugiés l'an dernier.