Helsing, start-up européenne spécialisée dans l'intelligence artificielle (IA) embarquée pour les systèmes de défense a annoncé mardi avoir levé 600 millions d'euros, une étape stratégique face à une demande croissante de souveraineté numérique en Europe.
Cette levée de fonds de série D (étape très avancée) pour l'entreprise qui fournit des drones d'attaque à l'Ukraine a été menée par la société d'investissement Prima Materia, avec la participation d'investisseurs comme Lightspeed Ventures, Accel, Plural, General Catalyst, Saab, BTD & MSD Partners.
"A mesure que l'Europe renforce rapidement ses capacités de défense pour faire face aux évolutions géopolitiques, il y a un besoin urgent d'investissements dans des technologies", a souligné Daniel Ek, fondateur de Prima Materia et président du conseil d'administration de Helsing cité dans un communiqué.
Helsing a notamment fourni à l'Ukraine un logiciel d'IA pour équiper 4.000 drones d'attaque afin qu'ils puissent atteindre leur cible malgré le brouillage russe. L'entreprise a annoncé en février qu'elle produirait 6.000 drones de frappe HX-2 supplémentaires pour l'Ukraine après la précédente commande de 4.000 drones d'attaque HF-1.
La semaine dernière Helsing et le suédois Saab ont annoncé le succès de l'intégration et de l'essai en vol de Centaur, l'IA d'Helsing pour le combat aérien autonome.
Les vols d'essais ont été réalisés les 28 mai et 3 juin 2025 au-dessus de la mer Baltique au cours desquels le contrôle d'un avion de combat Gripen E a été délégué à l'intelligence artificielle Centaur afin d'exécuter des scénarios complets de combat aérien. Un pilote de sécurité était présent à bord pour reprendre à tout moment le contrôle. Un second Gripen, piloté par un humain, faisait office d'adversaire simulé.
Le développement et l'intégration des algorithmes n'ont pris que six mois.
La Centaur "ouvre une nouvelle ère pour la collaboration homme-machine", a souligné Antoine Bordes, vice-président de l'intelligence artificielle chez Helsing cité dans un communiqué.
"C'est l'avenir de l'aviation de combat qui se joue en ce moment, en Europe", a pour sa part estimé Markus Wandt, directeur de l'innovation et pilote d'essai chez Saab qui étudie le concept du futur avion de combat suédois.
neo/jum/abx