La société McPhy, qui a inauguré l'an dernier à Belfort la première usine française d'électrolyseurs, des machines destinées à produire de l'hydrogène vert, a annoncé être acculée à la liquidation, dans un communiqué reçu jeudi.
La société, en manque de clients depuis son inauguration en juin 2024, avait fait l'objet le mois dernier d'une procédure de conciliation, qui donnait jusqu'au 9 mai à d'éventuels repreneurs pour se manifester.
Mais dans un communiqué daté de mercredi soir, McPhy indique qu'aucune offre n'a été reçue.
"En conséquence, la société McPhy fera l'objet d'une procédure de liquidation judiciaire", peut-on lire dans le communiqué.
Cette liquidation entraînera "la radiation de la cotation des actions de McPhy" à Euronext, "dont la valeur résiduelle attendue serait nulle dans la mesure où le produit de réalisation des actifs sera vraisemblablement inférieur au montant du passif social".
La société dit espérer encore une reprise partielle, soumise à conditions.
McPhy a installé une méga-usine à Foussemagne, juste à côté de Belfort. L'usine avait déjà dû revoir drastiquement à la baisse son chiffre d'affaires 2024.
McPhy, ainsi que d'autres start-up françaises d'électrolyseurs comme Elogen ou Genvia ont vu le jour, mais la demande en électrolyseurs ne suit pas du côté des usagers.
Le mois dernier, le gouvernement a dû se résoudre à revoir à la baisse ses objectifs d'ici 2030-2035 en matière d'hydrogène bas-carbone, une énergie visant à décarbonner l'industrie et les transports lourds.
Paris avait publié en 2020 une première "stratégie hydrogène", mettant sur la table 9 milliards d'euros, dont une partie issue du plan d'investissement France 2030, pour développer ex nihilo une filière industrielle, soutenue aussi par Bruxelles.
L'usine McPhy a reçu l'an dernier une première tranche d'aide publique de 28 millions d'euros, sur quelque 114 millions promis par l'Union européenne
Née il y a une quinzaine d'années des recherches du CNRS et du Commissariat à l'Energie Atomique (CEA), McPhy employait l'an dernier 260 personnes en France, Italie et Allemagne.