La présidente de la FNSEA Christiane Lambert a estimé que les ONG ont "poussé à bout" Nicolas Hulot, notamment sur le sujet des pesticides, et en quelque sorte découragé le ministre de la Transition énergétique, précipitant sa démission.
"Les ONG l'ont poussé à bout, sur beaucoup de sujets et aussi sur ce sujet des produits phytosanitaires, en lui reprochant de ne pas aller assez vite", a déclaré à l'AFP Mme Lambert, pour qui ces critiques, "très violentes, très fortes, en direction de Nicolas Hulot (...) ont fini d'achever ses espoirs de changer les choses".
"Nous avions réussi à nouer un dialogue sans concession, parce que nous n'étions pas d'accord sur tout, mais un dialogue constructif, comme l'illustre le rendez-vous impromptu que nous avons eu au salon de l'agriculture", a rappelé Christiane Lambert.
Loin des caméras, alors qu'il n'avait pas prévu de venir au salon, Nicolas Hulot avait finalement rendu visite à la FNSEA : "il a passé 30 minute sur notre stand, nous lui avons présenté notre travail, le contrat de solutions pour la protection des plantes, un document engageant, avec 40 partenaires du monde agricole pour réduire l'usage des produits phytosanitaires, et il en a reconnu la pertinence", a rappelé Mme Lambert, qui s'est dite en revanche "choquée" de "propos guerriers sur les produits phytosanitaires".
Mme Lambert a réaffirmé que les agriculteurs "sont au travail" pour réduire l'usage des pesticides.
"Nous sommes pour une écologie pragmatique, c'est historique de changer de cette façon là et de dire +oui, nous sommes au travail sur le sujet des produits phytosanitaires, mais une transition se fait sur un temps long+", a insisté Mme Lambert.
"Ca interpelle qu'il ait fait le choix de démissionner ce matin, au lendemain d'un rendez-vous à l'Elysée sur la chasse. Visiblement, c'est peut-être la goutte d'eau qui a fait déborder le vase", a estimé la patronne de la FNSEA, qui, au moment de l'annonce par Nicolas Hulot de sa démission, avait rendez-vous avec l'un de ses secrétaires d'Etat, Sébastien Lecornu, pour discuter des "excès de dégâts de gibier" sur les exploitations agricoles, de la part des loups, des ours, et des sangliers. Dans les deux premiers cas, des dossiers gérés par Nicolas Hulot et son ministère.