Selon l'institut I4CE, organisme à but non lucratif spécialisé dans les politiques publiques d'atténuation et d'adaptation au changement climatique, les collectivités, premiers investisseurs publics, devront doubler d'ici 2030 leurs investissements en faveur du climat pour répondre aux objectifs de neutralité carbone de la France.
Or la stratégie pluriannuelle de financement de la transition écologique parue en 2024 préconise de réorienter les dépenses "non vertes", rappellent I4CE et La Banque postale dans leur dernière étude.
Des efforts qui "portent leur fruits"
Trois grandes familles de dépenses "brunes", c'est-à-dire défavorables au climat, ont été identifiées : l'achat de biens, les dépenses d'aménagement et les dépenses de fonctionnement.
En 2023, les dépenses "brunes" représentaient environ 8 milliards d'euros. Hors énergie, elles ont diminué de 9 % en volume entre 2017 et 2023.
"Ce mouvement s'inscrit dans une dynamique de dépriorisation progressive de certains postes d'investissement défavorables au climat", note l'étude.
C'est le cas de l'achat de véhicules thermiques, de matériel roulant ferroviaire non décarboné ou de chaudières fossiles qui ont diminué de près de 49 % en volume entre 2011 et 2023.
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C'est particulièrement vrai dans les transports, avec des achats de bus et cars thermiques passés de 64 % à 13 % entre 2017 et 2023 alors même que le volume total de ces véhicules a progressé de 22 %.
À l'inverse, les dépenses énergétiques augmentent de 58 % en valeur entre 2017 et 2023 sous l'effet de la hausse des prix, alors que les efforts des collectivités pour réduire leur volume de consommation ont "porté leurs fruits", avec "près de 2,3 milliards d'euros d'économies entre 2017 et 2023".
Les investissements d'aménagement, tels que les nouvelles routes et les bâtiments tertiaires neufs, "demeurent importants et structurants", reconnaissent les auteurs, mais les données disponibles ne permettent "qu'une estimation approximative", regrettent-ils.
Avec AFP.