Hôpital: à Lille, une "cabine beauté" et des "ateliers bien-être" pour mieux vivre son cancer

Maquillage, massages, soins cutanés: au centre Oscar Lambret de Lille, trois onco-esthéticiennes accompagnent désormais les patients atteints de cancer, grâce à une "cabine beauté" et des "ateliers bien-être", en partenariat avec la Fondation L'Oréal, s'est félicité l'hôpital vendredi.

"Pour les patients atteints de cancer, les parcours de soins sont souvent longs, complexes, génèrent des effets secondaires pendant plusieurs mois: chute des cheveux, des sourcils, sécheresse de la peau, ongles abîmés... Lutter contre ces effets délétères permet au patient de maintenir une qualité de vie personnelle, familiale, professionnelle", a expliqué à la presse Monique Blondel, directrice des soins du centre spécialisé dans l'oncologie.

Les hôpitaux et centres de santé "ne sont pas encore suffisamment vecteurs de propositions autour de ces soins de support" mais "notre objectif, demain, est vraiment de les intégrer totalement dans le parcours du patient", a-t-elle assuré.

Le centre Oscar Lambret - établissement privé à but non-lucratif du groupe Unicancer - a "répondu il y a deux ans à un appel à projet de la Fondation L'Oréal", pour pouvoir "recruter", aménager "un espace dédié", former le personnel et développer des ateliers collectifs chaque semaine "où l'on parle nouage de foulard, camouflage des cicatrices, dermatologie".

Dans une pièce claire aux couleurs vitaminées, les patients peuvent profiter gratuitement, sur rendez-vous, d'un modelage, soin du visage, ou maquillage. "On essaye de réparer et apaiser la peau, très déshydratée et abîmée, jusqu'au cuir chevelu", sourit dans sa blouse rose Nathalie Gignon, onco-esthéticienne. "Ici, on oublie un peu la maladie, c'est comme une bulle où on se sent hors de l'hôpital", se réjouit Marie-Hélène Varlet, 51 ans, suivie pour un cancer du sein.

Un peu plus loin, dans la cafeteria et salle d'attente, Nathalie-Corneille Dupont anime un atelier, apprenant à des patientes comment "protéger, masser, réparer la peau des mains, lutter contre les picotements ressentis au bout des doigts".

Une étude Odoxa, réalisée en 2018, "a montré que 12% seulement des patients ont accès aux soins socio-esthétiques" et que "parmi eux, 9 sur 10 estiment que cela leur a permis de retrouver confiance en eux, se sentir mieux psychologiquement", réagit Sylviane Balustre-d'Erneville, de la fondation L'Oréal.

Existant déjà dans 14 établissements du groupe Unicancer, ce partenariat "a pour but de donner largement accès à ces soins, essentiels", mais "malheureusement pas encore remboursés pas la sécurité sociale", juge-t-elle.

eva/bw

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