Le ministre de l'Aménagement du territoire François Rebsamen a annoncé mardi "mettre fin" à deux expérimentations, dans le Rhône et en Haute-Garonne, visant à libérer des places dans les hébergements d'urgence saturés.
"Il n'y aura aucune remise en question de l'inconditionnalité de l'accueil et des droits des personnes", a déclaré M. Rebsamen, lors des questions au gouvernement à l'Assemblée, ajoutant avoir "demandé de mettre un terme à ces expérimentations dans ces deux territoires".
La préfecture du Rhône avait par exemple annoncé fin février son intention de mettre en place une "expérimentation" pour mettre fin à la prise en charge de certains ménages logés depuis longtemps en hébergement d'urgence, pour accueillir des personnes plus vulnérables.
La durée de séjour moyen en hébergement d'urgence est estimé à "44 mois" dans le Rhône et "29 % des bénéficiaires sont hébergés depuis plus de 5 ans", selon la préfecture.
L'expérimentation consistait à évaluer la situation des personnes hébergées, notamment sur le plan de la santé ou du droit au séjour, et mettre fin à la prise en charge de ménages dont "les vulnérabilités, qui avaient motivé initialement leur admission, n'existent plus ou que d'autres solutions sont possibles", selon la préfecture.
L'Etat s'apprête à "hiérarchiser la misère sociale plutôt que trouver des solutions pour y remédier" et à mettre "en concurrence les vulnérabilités", a dénoncé à l'Assemblée le député socialiste Arnaud Simion.
"Je souhaite, avec la ministre du Logement (Valérie Létard), que nous travaillons systématiquement à trouver des réponses positives pour les personnes pour éviter les remises sèches à la rue", a répondu M. Rebsamen.
Le nombre de places d'hébergement d'urgence a augmenté de 65% depuis 2017 pour atteindre 203.000 places au niveau national, un niveau "pérennisé en 2025 malgré les difficultés financières", a dit l'ancien maire socialiste de Dijon.
En Haute-Garonne, le nombre de places a été quasiment doublé depuis dix ans, a-t-il précisé.