L'allocation aux adultes handicapés (AAH), actuellement versée à 1,2 million de personnes, ne sera "jamais transformée, diluée ou supprimée" au bénéfice du futur revenu universel d'activité (RUA) qui doit fusionner plusieurs allocations, a affirmé mardi Emmanuel Macron, répondant ainsi aux inquiétudes des associations.
L'objectif de la concertation actuellement menée par le gouvernement pour dessiner les contours du futur RUA "n'est pas de remplacer l'allocation adultes handicapés ou de la diluer dans le revenu universel d'activité", a affirmé le chef de l'Etat lors d'un discours à l'Elysée, à l'occasion de la Conférence nationale du handicap.
"Je vais être ici très clair, ça n'arrivera pas. Et donc l'allocation adultes handicapés demeurera", a insisté le président.
Quatre associations de défense des personnes handicapées avaient claqué la porte la semaine dernière de la concertation gouvernementale sur le RUA, pour marquer leur refus de voir l'AAH intégrée dans ce dispositif.
Le RUA, qui pourrait concerner près de 15 millions de personnes à l'horizon 2023, doit intégrer au minimum les actuels RSA, prime d'activité et allocations logement. Mais aussi, potentiellement, d'autres prestations, parmi lesquelles le minimum vieillesse et l'AAH, selon les hypothèses évoquées jusqu'à présent par le gouvernement.
Désormais, "il est très important que l'ensemble des associations soient présentes autour de la table pour définir le RUA, car il touche aussi des personnes en situation de handicap qui ne sont pas forcément à l'AAH mais ont une activité adaptée, partielle, et il faut qu'on prenne en compte leur situation quand on définit" le RUA, a encore détaillé le président.
"Je souhaite que (les associations) reviennent à la table, mais avec un principe ici posé officiellement et clairement: jamais l'AAH ne sera transformée, diluée ou supprimée au bénéfice" du RUA, a-t-il ajouté.
Interrogé par l'AFP, le président de l'association APF France Handicap, Alain Rochon, s'est félicité de cette clarification. "Le discours est parfaitement clair, je pense que les éléments sont réunis (...) pour revenir à la table des négociations sur cette base", a-t-il commenté.