Handicap: engagement mutuel État-entreprises adaptées pour encourager les embauches

Les représentants des entreprises adaptées, destinées aux travailleurs handicapés, ont signé jeudi avec l'État un "engagement mutuel" dont la principale ambition est de doubler les embauches dans ce secteur d'ici 2022 grâce à des financements publics supplémentaires.

L'objectif est de "permettre à 40.000 personnes handicapées supplémentaires d'avoir accès à un emploi d'ici à 2022", a expliqué la ministre du Travail Muriel Pénicaud, en paraphant avec l'Union nationale des entreprises adaptées (Unea), l'APF France Handicap et l'Unapei un "engagement national" pour "l'entreprise inclusive 2018-2022".

Selon le texte, consulté par l'AFP, les signataires s'engagent à mettre en oeuvre d'ici la fin du quinquennat plusieurs actions pour "redimensionner" ce secteur et lui permettre de lutter contre le chômage des personnes handicapées.

Entretien d'espaces verts, nettoyage de bureau, recyclerie informatique, destruction de documents confidentiels, câblage... Les entreprises adaptées sont réservées aux travailleurs handicapés qui auraient des difficultés en milieu dit "ordinaire".

Elles emploient au moins 80% de salariés handicapés, avec des contrats de droit commun, et tous sont payés au moins le Smic.

Actuellement plus de 500.000 travailleurs handicapés sont en recherche d'emploi et le taux de chômage des personnes handicapées, 19%, est deux fois plus élevé que celui de la population dans son ensemble.

L'engagement va permettre la mise en place d'expérimentations telles que la création d'un contrat à durée déterminé "tremplin", de 24 mois maximum, permettant aux personnes handicapées d'acquérir une expérience professionnelle les conduisant vers l'emploi durable, ou encore la possibilité pour les entreprises adaptées de proposer du travail temporaire, notamment "des missions aux personnes les plus éloignées de l'emploi".

L'État s'engage à un "effort budgétaire" pour atteindre, "avec le concours d'autres financeurs, un budget de plus de 500 millions d'euros à horizon 2022".

Pour la secrétaire d'État chargée des Personnes handicapées, Sophie Cluzel, cette réforme permettra de "mieux associer les entreprises du milieu adapté et celles du milieu ordinaire pour accueillir davantage de jeunes".

Selon l'Unea, le secteur perçoit actuellement 379 millions d'euros annuels et embauche 35.000 personnes.

Fin 2017, l'Unea et plusieurs associations s'étaient émues d'une mesure de la loi de Finances 2018 plafonnant une partie des aides financières qui leur étaient apportées.

Leur appel a conduit à organiser une concertation avec les pouvoirs publics, aboutissant à cette convention dont le cadre juridique sera concrétisé par amendements au projet de loi pour la "Liberté de choisir son avenir professionnel", actuellement débattu au Sénat.

"Doubler le nombre d'emplois est un objectif ambitieux qui répond à un défi social fort", ont réagi dans un communiqué l'Unea, l'APF France handicap et l'Unapei, assurant que "les 800 entreprises adaptées en France joueront pleinement leur rôle d'acteur de la société inclusive".

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