Le secrétaire d'Etat à la transition écologique et solidaire Sébastien Lecornu a levé mercredi soir un vent de colère auprès d'une partie des citoyens du littoral hostiles au projet industriel de mine aurifère Montagne d'Or en Guyane, a constaté l'AFP.
Plus de 200 manifestants se sont massés mecrecredi soir devant la préfecture où M. Lecornu a rencontré le préfet de Cayenne et des opérateurs miniers.
Les protestataires, encadrés par un important déploiement de gendarmes mobiles, ont dit leur opposition au projet Montagne d'or, voire à l'extractivisme minier en général.
"Nou pa lé " (" on n'en veut pas ", en créole guyanais) a exprimé au micro, Olivier Goudet, l'un des meneurs de la grande contestation populaire du printemps guyanais 2017.
"Nous sommes un peuple pacifiste mais nous savons protéger notre peuple, notre sol", a exprimé devant l'AFP Nora Stephenson, membre du collectif Or de question, l'un des principaux adversaires au projet classé Seveso III.
Interrogé par l'AFP, le Secrétaire d'Etat a assuré que "soutenir les filières qui permettront de développer la Guyane, créer de la richesse et de l'emploi, c'est le coeur de mon déplacement".
"En termes d'équilibre, je voulais voir les associations de protection de la nature, et la filière or, ça fait partie de la méthode du gouvernement. Ce serait étonnant que l'Etat qui instruit un dossier ne voit pas les porteurs de projet", a-t-il ajouté.
En juin, devant l'Assemblée nationale, Nicolas Hulot avait évoqué les "miroirs aux alouettes" en référence aux miniers.
Mais pour son secrétaire d'Etat, Nicolas Hulot "souhaite le développement de mines durables, de la sobriété dans les projets mais en même temps il émane d'un gouvernement qui promeut aussi le développement de la Guyane ".
L'ancienne secrétaire d'Etat en charge de la biodiversité et du climat, Barbara Pompili, avait aussi soulevé en octobre 2016 lors d'une visite en Guyane les indignations, après avoir apporté son soutien au "développement" des mines, "potentiel économique de la Guyane".
M. Lecornu est en visite en Guyane depuis mardi, pour quatre jours.