Le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a assuré lundi que le refus de revenir sur la hausse des taxes sur le carburant était la "bonne décision", car "il faut se désintoxiquer du tout pétrole".
"Ce n'est pas par plaisir qu'on fait des choses qui ne sont pas populaires, c'est parce qu'on en a besoin pour désintoxiquer notre économie du tout pétrole, parce qu'on ne veut pas que le porte-monnaie des Français soit dans la main de pays qui produisent le pétrole et parce qu'on pense que c'est bon pour l'environnement", a plaidé M. Griveaux sur BFMTV.
Malgré la mobilisation des gilets jaunes ce week-end, ne pas revenir sur la hausse des taxes sur le carburant, "c'est la bonne décision", a assumé le porte-parole du gouvernement, parce que "si dans 18 mois les pays du Golfe, les pays qui produisent le pétrole, font en sorte que le prix du baril atteignent 80, 90 ou 100 dollars le baril, hé bien ce sont eux qui s'occuperont du porte-monnaie des Français".
"Quand on est pour l'indépendance nationale, quand on est pour la souveraineté nationale, on accompagne nos concitoyens dans cette transition qui est difficile", a-t-il ajouté.
Il a en outre jugé qu'"on a infantilisé les Français depuis trente ans, en leur expliquant qu'en un claquement de doigt l'État pouvait tout régler; ce n'est pas vrai, on leur a raconté des histoires", a accusé M. Griveaux, en dénonçant le "triptyque immanquable des 30 dernières années dans la vie politique française: un problème émerge, on fait une dépense, l'année d'après un impôt".
Il a néanmoins reconnu un déficit de communication du gouvernement sur le chèque énergie voté en 2017, car sur les 3,6 millions de Français qui ont droit à ces 150 euros, 560.000 ne l'ont pas demandé selon lui. "On a mal fait le boulot, nos administrations et nous, on doit permettre à ces Français d'y avoir recours, parce pour les gens qui étaient hier avec un gilet jaune, 150 euros et 200 euros l'an prochain, ce n'est pas rien, donc s'ils peuvent le toucher, c'est aussi notre job", a-t-il déclaré.