A Grande-Synthe, Jadot veut défendre "l'Europe des terroirs"

Le chef de file d'EELV pour les européennes, Yannick Jadot, a déclaré mercredi à Grande-Synthe (Nord) vouloir défendre "l'Europe des terroirs" en mai, esquissant à l'occasion de ses voeux à la presse les grandes lignes d'un programme.

"L'Europe que nous portons, ce n'est pas l'Europe de la technocratie jacobine à Bruxelles (...) C'est l'Europe des terroirs (...) lieux de reconstruction démocratique, de relocalisation de l'économie et des emplois", a-t-il expliqué, en présence de plusieurs des candidats EELV.

"Qu'est-ce qu'on défend, quand on défend la pêche artisanale (contre la pêche électrique, NDLR) ? (...) On défend évidemment les écosystèmes (...) les ressources halieutiques". Mais aussi "des pêcheurs artisans, un imaginaire du métier de la pêche, et on défend des territoires côtiers vivants. Voilà l'Europe que nous portons", a illustré le député européen.

"L'attachement à un paysage (...) à un patrimoine, ce n'est pas réac. Mais ce n'est pas non plus la France des années 50, la France blanche catholique patriarcale", a souligné M. Jadot, assumant un peu plus tard devant la presse de ne pas vouloir "abandonner ce thème des terroirs à la droite".

Refusant de "choisir entre le libéralisme technocratique et le populisme autoritaire", M. Jadot s'est dit favorable à "l'idée d'un traité environnemental, qui s'imposerait à tous les autres".

Il s'est aussi prononcé pour la mise en place d'un plan d'investissement de 100 milliards d'euros en faveur de la transition écologique, la lutte contre l'évasion fiscale, une sortie des pesticides à l'horizon de 15 ans, un changement des traités, ce qui ne "veut pas dire qu'on ne peut pas agir aujourd'hui avec les traités", l'instauration d'un référendum européen d'initiative citoyenne, et la création d'une Haute Autorité européenne de la transparence.

M. Jadot, qui avait refusé sèchement fin décembre la proposition de Ségolène Royal de prendre la place de numéro 2 derrière lui, ne l'a à nouveau pas épargnée.

"Les écologistes, c'est et l'environnement, et le social. Tous les autres finissent par lâcher, ils lâchent face aux lobbies (...) Quand elle est venue à Bruxelles en tant que ministre elle a négocié le doublement des normes de pollution diesel. Ce n'est pas possible, on ne peut plus être dans ces incohérences-là ", a-t-il taclé, sans nommer l'ancienne ministre de l'Ecologie.