Grand débat: A l'Assemblée, l'opposition étrille l'exécutif, pas "d'aveuglement partisan" répond la majorité

Les groupes d'opposition à l'Assemblée ont pilonné l'exécutif après la déclaration du Premier ministre Edouard Philippe sur le grand débat, la droite allant jusqu'à suggérer une "nouvelle élection". La majorité a elle appelé à ne pas tomber dans "l'aveuglement partisan". Voici les principales déclarations:

- Christian Jacob (LR): "Le contrat qui le (Emmanuel Macron, Ndlr) lie aux Français, celui de son élection, est déchiré. Ce n'est plus réellement d'un débat dont le pays aurait besoin, mais d'une nouvelle élection".

- Gilles Le Gendre (LREM): "La majorité parlementaire sera garante du respect de la parole des Français. (...) J'ai pleinement confiance en nous, députés, pour assumer nos responsabilités et respecter la voix du peuple souverain, sans tomber dans le dénigrement, le simplisme, la surenchère ou l'aveuglement partisan, mais au contraire en travaillant au bien commun".

- Patrick Mignola (MoDem) : "Les Français nous observent avec incrédulité (...). Nous devons leur répondre sur: l'indexation des retraites, la démocratie participative, la taxation de tous les carburants, la transparence des rémunérations publiques, l'optimisation fiscale des grandes fortunes et des grandes entreprises. A toutes ces questions, nous ne répondrons pas +oui+ à tout car nous ne sommes pas des démagogues".

- Valérie Rabault (PS): "Sortir de ce grand débat sans vision pour la France, sur ce que doit être son modèle en réduisant la pensée politique à des +punchlines+ de type +tolérance fiscale zéro+ ne me paraît pas être à la hauteur de notre histoire. En quelques années, la France a tourné le dos à son modèle. Elle a intégré l'antienne selon laquelle la modernité s'incarnerait dans l'absence d'Etat. Or aujourd'hui, c'est l'Etat lui-même qui organise sa propre absence. C'est inacceptable. L'Etat doit redevenir acteur de l'avenir".

- Jean-Christophe Lagarde (UDI-Agir): "Ce débat a réaffirmé, souvent dans un sentiment d'exaspération très profonde, la colère des Français face au ras-le-bol fiscal, face à l'inaccessibilité et la surdité des administrations, et face à leur sentiment d'être à la fois peu écoutés et mal représentés. (...) Apporter des réponses est désormais une urgente nécessité. (...) Le grand débat ce peut-être comme de la morphine, au début cela soulage, attention cela peut même provoquer une addiction. Mais quand on l'arrête cela peut être très dépressif si le malade n'est pas soigné".

- François Ruffin (LFI): "Je connais un bon oto-rhino (..) ça me paraît l'urgence tant vous êtes sourd. (...) A tous les carrefours, semaine après semaine nous avons entendu: +rends l'ISF d'abord+, +Macron démission+". Mais vous n'entendez pas (...) Tout ça pour ça, six mois de protestation, trois mois de grand débat, 12 millions d'euros dépensés, tout ça pour aboutir à quoi? A un Premier ministre qui nous offre une resucée de Thatcher (...) La conclusion donc à vous écouter, c'est (...) que les Français réclament plus de Macron, mais plus vite, plus loin, plus fort. (...) Debouchez-vous les oreilles, M. le Premier ministre, faites péter le cérumen!"

- André Chassaigne (PCF): "Pas drôle pour vous que ce grain de sable qui s'appelle le peuple et que vous ne pouvez supprimer. Pas drôle quand il en appelle à la justice, la dignité dans une société de plus en plus inégalitaire où les riches sont choyés par le pouvoir politique. Dans la panique générale, l'exécutif à cru trouver une parade dans l'organisation d'un grand débat mais cet évènement du siècle s'est révélé être une petite astuce politicienne. Vous avez instrumentalisé les mots plutôt que de répondre aux maux; Il en ressort un grand exercice de propagande".

- Philippe Vigier (Libertés et territoires): "Depuis trop longtemps la France n'avait plus la parole, elle l'a reprise (...) Des hommes et des femmes en gilets jaunes ont investi les ronds-points partout pour dire qu'ils n'arrivaient plus à vivre décemment. (...) Il faut répondre aux Français, aux indifférences, aux colères, aux désespérances mais aussi aux attentes et à notre irréductible aspiration au progrès.(...) A tous ces Français vous devez une réponse puissante".

- Marine Le Pen (RN, non-inscrite): "Fallait-il sept mois de manifestations, 11 morts par accident, des dizaines de mutilés, des milliers de gardes à vue, de condamnations et de blessés pour s'apercevoir de la souffrance sociale, de l'exaspération fiscale, de l'exigence d'écoute et de respect? (...) Vous avez semé la discorde et quelque chose de terrible: la haine. vous vous présentez ici devant nous sans aucune réponse, sans réponse immédiate et surtout sans solution globale."

parl-bat/ib/it

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