Grâce au "bonus réparation" vêtements et chaussures, les Français ont économisé 13 millions d'euros

Lancé fin 2023, le "bonus réparation" pour les textiles et les chaussures a permis aux Français d'économiser en deux ans 13 millions d'euros avec plus de 1,7 million de réparations aidées par ce dispositif, a indiqué jeudi l'éco-organisme Refashion à l'AFP.

S'appuyant sur un réseau de plus de 1.500 réparateurs, cordonniers et retoucheurs, le dispositif financé par les marques de mode s'est élargi en 2025 à la lingerie et au linge de maison.

Ce bonus repose sur le même principe que celui pour les appareils électroniques: une remise immédiate est accordée au client lors d'une réparation effectuée chez un réparateur labellisé, répertorié sur refashion.fr.

Le montant de la ristourne va de 6 à 25 euros selon le type de réparation: 8 euros pour la pose d'un patin sur des chaussures, 7 euros pour le rapiècement d'un trou sur un vêtement, etc.

Dans le cadre de la filière REP (responsabilité élargie du producteur) textiles, chaussures, linge de maison, sur le principe du "pollueur-payeur", chaque marque paie une écocontribution à Refashion - qui compte sur un budget d'1,2 milliard d'euros sur la période 2023-2028, dont 154 millions alloués au fonds Réparation.

"En incitant à faire réparer vêtements et chaussures, on prolonge la durée de vie du produit, on repousse le moment où ça devient un déchet et potentiellement, on repousse aussi l'achat du neuf", explique à l'AFP Elsa Chassagnette, responsable du fonds réparation chez Refashion. "C'est une démarche simple, un coup de pouce financier".

Selon Refashion, la réparation poursuit sa progression en France avec 21,6 millions de pièces réparées en 2024, contre 16 millions en 2019 (selon l'Ademe).

Selon l'éco-organisme, les artisans labellisés affichent une activité en hausse de +13,2% (contre +2,3% chez les non-labellisés) et 72% d'entre eux disent avoir gagné de nouveaux clients grâce au bonus.

Dans une enquête publiée en août, l'association de consommateurs UFC Que Choisir estimait toutefois que le bonus était une "démarche trop complexe". Certains artisans labellisés "maîtrisent mal son fonctionnement" et des boutiques de prêt-à-porter "s'autorisent à imposer leurs propres critères", ne réparant parfois que leur marque, disait l'enquête.

De son côté, Refashion admet que certains artisans sont réfractaires à l'utilisation d'une application, obligatoire pour se faire rembourser. Cela peut "faire un peu peur" dans un secteur où "la moyenne d'âge est de 53 ans".

Pour créer des vocations, Refashion soutient des formations, dont la toute nouvelle École de la réparation à Roubaix.