Glyphosate: pas d'interdiction en trois ans inscrite dans la loi (Travert)

L'interdiction du glyphosate n'a "jamais figuré" dans le projet de loi agriculture-alimentation en cours de discussion au parlement, a répondu mercredi le ministre de l'Agriculture après la publication d'une pétition demandant que la France inscrive dans la loi une sortie du glyphosate en trois ans.

L'interdiction de l'herbicide glyphosate dans les cultures "n'a jamais figuré dans le projet de loi. Il existe un amendement, déposé par un député, qui n'a pas été adopté en Commission", a indiqué le ministre Stéphane Travert dans une courte déclaration écrite, mise en ligne par le site du ministère de l'Agriculture sous l'onglet Alim'Agri.

Le retrait de cet amendement a été qualifié de "rétropédalage" du gouvernement sur la question du glyphosate, par les plus de 43.000 personnes qui avaient signé mercredi soir la pétition réclamant que le principe de précaution soit "respecté" et que la France "sorte effectivement du glyphosate dès que possible, avec un plan d'accompagnement adapté pour les agriculteurs".

Pour le ministre de l'Agriculture, ce que les signataires qualifient "d'engagement" du président de la République à interdire le glyphosate au plus tard dans trois ans (avant 2020) n'est qu'une "mobilisation".

"La ligne du président de la République est claire et tient en deux phrases: mobilisation pour se passer du glyphosate d'ici trois ans, mais pas d'interdiction sans solution pour les agriculteurs", a déclaré le ministre dans son texte.

Il a rappelé aussi la position du président Emmanuel Macron selon lequel la France "ne ferait pas de surtransposition des décisions européennes" qui prévoient la possibilité de quitter le glyphosate dans cinq ans.

Mercredi en fin d'après-midi, au deuxième jour de l'examen de la loi, la pétition réclamant que le principe de précaution soit "respecté" et que la France "sorte effectivement du glyphosate dès que possible, avec un plan d'accompagnement adapté pour les agriculteurs", avait été signée par 43.721 personnes.

Adressée à Emmanuel Macron, au Premier ministre Edouard Philippe, aux ministres de l'Agriculture Stéphane Travert, de la Transition écologique Nicolas Hulot et de la Santé Agnès Buzyn, ainsi qu'aux rapporteurs du projet de loi, elle a été lancée par une trentaine d'ONG, syndicats agricoles et associations de consommateurs (Générations futures, Union de l'apiculture française, Réseau Environnement Santé, WWF, Bloom, UFC-Que choisir, Ligue contre le cancer, Foodwatch, LPO, Fondation pour la nature et l'homme, etc).

Les députés ont entamé mardi huit jours de débats sur cette vaste loi qui doit couvrir aussi bien la rémunération des agriculteurs face aux distributeurs et à l'agroalimentaire, que les questions de qualité de l'alimentation, et de bien-être animal dans l'élevage.

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