"Gilets jaunes": Veyrier (FO) demande un moratoire sur les taxes le temps de "négociations"

Le nouveau secrétaire général de Force ouvrière Yves Veyrier a demandé samedi un "moratoire sur les taxes", le temps que se tiennent des négociations permettant de "généraliser la prime transport", en réponse à la colère des "gilets jaunes".

"FO appelle à la réunion rapide d'une commission tripartite" réunissant les syndicats, le patronat et le ministère du Travail "afin d'examiner les conditions de la mise en oeuvre de négociations permettant de généraliser la prime transport", a tweeté son n°1.

Pour Yves Veyrier, élu jeudi à la tête du troisième syndicat français, ces négociations "devraient porter sur un cadrage minimum au niveau des branches", ce "afin de s'assurer que tous les salariés concernés bénéficieront d'une prime transport et que les entreprises ne se réfugieront pas derrière le risque de distorsion de compétitivité".

Actuellement, les employeurs peuvent mettre en place une "prime transport" exonérée de cotisations sociales dans la limite annuelle de 200 euros par salarié. Yves Veyrier estime que le "relèvement du plafond d'exonération (...) devrait être examiné".

"FO demande un moratoire sur les taxes durant au minimum le temps des négociations", souligne-t-il, faisant valoir qu'"au-delà" la question "d'une augmentation des salaires tant dans le public que le privé demeure".

Grogne sans chef ni organisation née sur les réseaux sociaux, la fronde des "gilets jaunes" contre les prix des carburants, les taxes et la baisse du pouvoir d'achat agite la France depuis une semaine.

Dans sa première déclaration après son élection, Yves Veyrier avait semblé marquer ses distances à l'égard de cette contestation, en soulignant que son syndicat ne serait jamais "un mouvement informe, qu'il soit +gilets jaunes+ (ou) +bonnets rouges+".

Mais "il y a des moyens de répondre à la question posée par les +gilets jaunes+ de l'augmentation du coût du transport pour ceux qui n'ont pas d'autre choix que de prendre leur véhicule pour aller travailler", a estimé samedi le dirigeant syndical, interrogé par l'AFP.

Cette réponse, "c'est sur le terrain de l'action syndicale et de la négociation" qu'il faut la trouver, a martelé celui qui se présente comme "un réformiste militant".

Yves Veyrier avait promis jeudi de "rétablir l'autorité" de FO, minée par les tensions internes depuis la révélation en octobre de l'existence d'un fichier sur des cadres et la démission de Pascal Pavageau après six mois de mandat.