Le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a soutenu mardi qu'une "infime minorité" des "gilets jaunes" qui ont défilé samedi faisait "partie de l'ultradroite", en apportant son soutien à Gérald Darmanin, critiqué pour avoir évoqué "la peste brune".
"Il y avait d'abord sur les Champs-Élysées des gens sincères qui ont manifesté, et puis vous aviez une infime minorité, mais très visible, qui a cassé, qui a détruit, qui a violenté, qui a brûlé", a déclaré sur franceinfo M. Griveaux. Parmi les manifestants, il a ciblé "ceux qui défilent en expliquant et en scandant +on est chez nous+", un slogan qui "en général, accompagne soit le cortège du Front national, le 1er mai, soit les rassemblements de l'ultradroite identitaire française".
"Oui, ceux-là, ils font partie de l'ultradroite, ils rappellent les heures sombres de l'histoire de France", a-t-il encore martelé, "ça rappelle furieusement ce que l'on a appelé en France la +peste brune+".
Benjamin Griveaux a notamment évoqué "des mouvements qui sont factieux, qui sont séditieux, des mouvements qui en appellent à la violence contre des parlementaires".
"On ne peut pas, en France, menacer un parlementaire, c'est ainsi", a encore souligné le porte-parole du gouvernement, en indiquant qu'il aurait "aimé que Jean-Luc Mélenchon, qui explique que sa personne est sacrée quand il a une perquisition chez lui, le dise haut et fort quand on a une parlementaire de La République en marche dont le domicile est envahi par quarante personnes encagoulées et casquées".
Vendredi soir, le domicile d'une députée LREM de l'Aude, Mireille Robert, avait été envahi par des manifestants.
"En plus, ils ne sont pas courageux, ils le font pas à visage découvert, c'est aussi ça la petite faction fasciste", a considéré M. Griveaux, selon qui ça n'est toutefois "pas l'immense majorité des gens qui, sincèrement, ont mis un gilet jaune et sont allés dire leur colère, leurs angoisses, leurs inquiétudes".
"Je ne mélange pas les choses mais on ne peut pas nier, on ne peut pas considérer que cet événement-là n'a pas existé et que ces personnes-là n'ont pas été présentes en minorité dans le cortège sur les Champs-Élysées", a-t-il encore fait valoir.
Dimanche, sur RTL, Gérald Darmanin avait affirmé que sur les Champs-Élysées, "ce ne sont pas des gilets jaunes qui ont manifesté, c'est la peste brune".
"C'est juste faux. C'est faux. Point", a réagi Eric Woerth, le président LR de la commission des finances de l'Assemblée, mardi sur LCI en jugeant que "c'est pas bien de transformer les +gilets jaunes+ en terroristes patentés".
"Comment peut-on mettre Laurent Wauquiez dans le même sac que M. Mélenchon et Mme Le Pen, c'est honteux", a-t-il ajouté concernant les propos de M. Darmanin évoquant une conjonction des patrons des Républicains, du Front national et de La France insoumise.
Éric Woerth a ainsi a appelé à "un peu de décence", en rappelant qu'"il y a moins de deux ans", Gérald Darmanin "était encore" membre des Républicains.
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