"Gilets jaunes": principales déclarations des chefs de partis reçus à Matignon

Principales déclarations des chefs de partis politiques reçus lundi à Matignon par le Premier ministre, dans le cadre de la crise des "gilets jaunes";

- Laurent Wauquiez, président des Républicains (LR): "On n'a pas profondément l'impression qu'ils ont pris la mesure de la colère et de l'engrenage de la violence dans ce pays. (...) Aujourd'hui, il y a besoin de gestes d'apaisement, qui doivent venir d'une seule décision, attendue par tous les Français: l'annonce de l'annulation des hausses de taxe. (...) Le président de la République ne peut pas continuer à rester silencieux, il faut rendre la parole aux Français. Et pour cela il faut organiser un référendum qui permette de trancher définitivement ces questions".

- Olivier Faure, premier secrétaire du PS: "Il faut qu'il y ait un moratoire sur les taxes avant toute discussion, c'est la seule façon de rendre crédible cette discussion". "Ensuite, nous voulons que la méthode change. Jupiter, c'est fini. Il faut qu'il descende de l'Olympe". "Nous avons remis au Premier ministre une proposition de loi de sortie de crise avec des mesures sur le pouvoir d'achat".

- Jean-Christophe Lagarde, président de l'UDI: "D'abord et avant tout un moratoire sur l'augmentation promise aux Français le 1er janvier". "Mais ça ne suffira pas. Il faut aussi des gestes sociaux symboliques. Par exemple la baisse des APL qu'ont subi les Français pourrait être remise en cause. Par exemple une modération de la CSG, comme nous l'avons proposé (...) Peut-être taxer les produits de luxe pour financer, par les gens les plus riches, l'accompagnement des Français les plus modestes".

- Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste: "Il n'est pas possible de poursuivre les débats à l'Assemblée nationale sur le Projet de loi de financement de la Sécurité sociale, et sur le Projet de loi de finances su Sénat (...) sans avoir ce qui va être annoncé sur le pouvoir d'achat des salariés, des retraités. Ces mesures, nous les demandons depuis longtemps: la hausse des pensions, la hausse du Smic, elles doivent être intégrées dans ces textes de loi".

- Stanislas Guérini, délégué général de La République en marche: "L'idée, c'est de jouer le jeu des institutions. Les parlementaires sont au coeur du jeu pour créer les bonnes conditions de cette consultation. (...) La priorité pour notre pays c'est de faire en sorte de maintenir l'ordre républicain, que ce qu'on a vu le weekend dernier ne se reproduise pas".

- David Cormand, secrétaire national d'Europe Ecologie-Les Verts: "La fiscalité carbone est nécessaire mais n'est possible que si elle est juste". "On a demandé à ce qu'il y ait des états généraux de la vie chère dans les jours qui viennent". "Il faut rendre plus juste la fiscalité carbone: faire rentrer dans le paquet le kérosène et le fioul lourd. Il y a des mesures en matière fiscale qui étaient incompréhensibles, je pense à la diminution et à la suppression de l'ISF, je pense au CICE. Il y a nécessité de revenir là-dessus pour réorienter ces recettes sur la question de la transition écologique".

- Sylvia Pinel, co-présidente du Mouvement radical: "Ce sont des mesures à la fois de pouvoir d'achat et de justice sociale que nous demandons. Nous avons rappelé, comme nous le faisons régulièrement à l'Assemblée nationale, la nécessité d'un moratoire sur la hausse des taxes, avec des mesures concrètes".

- Benoît Hamon, président de Générations: "On ne tiendra pas trois ans et demi comme cela avec des corps intermédiaires si affaiblis et des institutions si faibles (...) Nous pensons qu'il est indispensable de revenir devant le peuple sous la forme d'un référendum qui demande aux Français s'ils souhaitent oui ou non qu'on engage des états généraux citoyens vers une sixième république". Générations demande aussi une hausse du smic, des minima sociaux et des petites pensions le 1er janvier.

- Delphine Batho, présidente de Génération Ecologie: "contrairement aux autres partis politiques qui demandent à ce qu'on sacrifie l'écologie, nous avons mis en garde le Premier ministre contre la tentation d'abandonner tout effort de la nation pour le climat. Nous avons fait part de nos exigences. Premièrement, que l'argent de l'écologie aille à l'écologie. (...) Notre deuxième exigence, c'est que soit créé un impôt de solidarité écologique sur la fortune parce que les hauts revenus polluent plus"

- Anne Hidalgo, maire (PS) de Paris: "Je suis venue porter la parole des Parisiennes et des Parisiens qui ont été choqués, extrêmement inquiets de voir leur ville dans cet état. C'est vrai que nous n'avions pas connu ça depuis longtemps, vraisemblablement depuis mai 68. (...) Je suis venue évoquer ces sujets et voir aussi comment, cette semaine, nous devons nous préparer pour être plus efficaces, que les élus de la Ville de Paris, que la maire que je suis et les maires d'arrondissement soient plus impliqués. J'ai eu des garanties du Premier ministre en la matière".