En réponse au mouvement des "gilets jaunes", "nous gagnerons collectivement par la cohérence, la constance et la détermination", a affirmé mardi le Premier ministre Édouard Philippe à la réunion de groupe des députés LREM, selon des participants.
"On vit un moment d'inquiétude parce qu'on se fait engueuler, parce que la situation est tendue. C'est difficile" du fait de "la transformation qu'on a engagée" mais "je pense que nous gagnerons collectivement par la cohérence, la constance et la détermination", a lancé le chef du gouvernement, au quatrième jour du mouvement qui prend pour cible la hausse des taxes sur les carburants.
"Dans le plus fort de la mobilisation, avons-nous su occuper le terrain ou répondre aux critiques ? Trop peu", a aussi jugé Édouard Philippe. Et de préconiser à la majorité: "il ne faut pas avoir peur de dire ce que l'on pense, ce que l'on croit, sans être critique ou arrogant à l'égard de ceux qui manifestent".
"En 2017, devant le peuple français, le président de la République s'est engagé sur un cap. Dès lors, la moindre des choses, c'est de dire qu'on va tenir ce cap", a-t-il ajouté, rejetant comme dimanche soir à la télévision "le zigzag".
"J'ai noté au long de la journée de samedi une forme de crispation, avec des éléments de plus en plus virulents (...) On a un sujet d'ordre public, ce qui explique l'intervention du ministre de l'Intérieur", a poursuivi le Premier ministre.
"Il y a la question de la sortie politique" et "pour répondre aux +gilets jaunes+, la réponse n'est pas +on va organiser une grande conférence sociale+", a-t-il de nouveau écarté.
Édouard Philippe a évoqué une "discussion territorialisée", sans plus de précision. "J'y suis prêt", a-t-il affirmé. Interrogé par l'AFP sur la traduction possible de cette "discussion", Matignon a répondu: "On y travaille".
Si le Premier ministre n'envisage donc pas une réunion type Grenelle social, il échange par téléphone ces derniers jours avec des maires de villes de toutes tailles et des leaders syndicaux sur le mouvement des "gilets jaunes", selon son entourage. Un échange avec Laurent Berger (CFDT) est prévu.
"On n'a pas envie de +shunter+ les corps intermédiaires. Les grandes réformes ont été menées avec les organisations syndicales", a-t-il encore souligné devant les parlementaires LREM, à huis clos.
Le climat de cette réunion était à "l'inquiétude" selon un participant. "Arrêtons de dire qu'il faut faire de la pédagogie ou expliquer mieux, les Français comprennent très bien ce que l'on fait (...) Depuis six mois on est en riposte; il faut arrêter de subir et valoriser ce qui est fait", a notamment déclaré la porte-parole de LREM Aurore Bergé selon des propos rapportés.