Le président du Sénat Gérard Larcher a estimé jeudi que le chef de l'Etat "récolte ce qu'il a semé" en se coupant des corps intermédiaires, avant la journée de mobilisation des "gilets jaunes" samedi contre la hausse des taxes sur les carburants.
"Sous couvert de favoriser un objectif que nous partageons, la transition écologique", la hausse "brutale" des taxes "ne sert qu'à alimenter les caisses de l'Etat", a-t-il regretté lors d'une conférence de presse.
"Le président de la République récolte ce qu'il a semé : coupure avec les corps intermédiaires", a affirmé M. Larcher (Les Républicains).
Il "a voulu être dans une espèce de relation directe, sans ces corps intermédiaires, ça conduit à se confronter samedi à des gilets jaunes en direct", a-t-il poursuivi, appelant à retrouver "les voies du dialogue".
La majorité sénatoriale proposera lors de l'examen du projet de loi de finances "la suppression de la hausse de cette taxe sur les carburants", comme cela a été voté en commission, a-t-il souligné.
"J'entends qu'au-delà de l'affaire des carburants, il y a un sentiment, notamment de la part des classes moyennes, que vraiment ça pèse sur eux", a poursuivi le président du Sénat.
Interrogé sur les propos d'Emmanuel Macron, qui a regretté mercredi soir de n'avoir pas su réconcilier "le peuple" avec "ses dirigeants", il a estimé que la dégradation de la confiance entre les Français et le chef de l'Etat ouvrait la voie "à des tentations populistes".