Les dirigeants des Républicains (LR) reçus lundi à Matignon ont appelé Emmanuel Macron à sortir de son silence dans la crise des "gilets jaunes", et demandé que le débat annoncé par le gouvernement au Parlement soit suivi d'un vote.
"Le président de la République ne peut pas continuer à rester silencieux", a déclaré le président de LR Laurent Wauquiez en sortant de son entretien avec Edouard Philippe.
Par ailleurs, "il faut rendre la parole aux Français. Et pour cela il faut organiser un référendum", a réaffirmé M. Wauquiez, qui demande cette consultation depuis une semaine.
Seule une annulation de la hausse des taxes prévues au 1er janvier "permettra de retrouver de l'apaisement dans un pays qui a été profondément fracturé à la fois par les taxes du gouvernement et par le mépris du président de la République", a insisté le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes.
Matignon a annoncé lundi des "mesures" ultérieures pour apaiser la crise des "gilets jaunes", ainsi qu'un débat mercredi à l'Assemblée nationale et jeudi au Sénat.
"Qu'il y ait discussion à l'Assemblée, pourquoi pas, mais à condition d'y annoncer des choses et que ça puisse ensuite être sanctionné par un vote, que chacun puisse s'exprimer", a de son côté déclaré le président du groupe LR au Palais-Bourbon, Christian Jacob.
Au Sénat, où ils détiennent la majorité, les Républicains ont annulé, dans le cadre de la discussion budgétaire, la hausse de taxe prévue au 1er janvier sur les carburants. "Si le gouvernement ne prend pas ses responsabilités, l'Assemblée devra par un vote rétablir ces taxes. Ce qui serait pour toute cette France qui manifeste en gilet jaune, ou soutient massivement les gilets jaunes, une nouvelle claque", a averti le chef de file des sénateurs LR, Bruno Retailleau.
De son côté, Guillaume Larrivé, secrétaire général délégué LR, qui ne participait pas à cette délégation, a estimé sur Public Sénat que l'exécutif a "72 heures" pour "bouger".
"Si le gouvernement et le président de la République s'entêtent à ne rien bouger sur rien, alors nous allons vers de très graves désordres", a averti le député de l'Yonne, qui réclame une réponse "urgente".
Lors d'un point de presse, le porte-parole du parti Gilles Platret a pointé des "failles" dans le dispositif de maintien de l'ordre, notamment à Paris, et demandé au gouvernement de s'expliquer, ce que le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner va faire lundi soir à l'Assemblée et mardi au Sénat.
LR prône par ailleurs "le rétablissement des peines plancher pour tous les auteurs des actes de violence sur des forces de l'ordre et plus généralement sur les dépositaires d'une autorité publique", a-t-il rappelé.