Les incidents entre "gilets jaunes" et forces de l'ordre en cours depuis samedi matin à Paris "discréditent les mouvements sociaux" et vont même à leur encontre car "ça fait peur aux gens de manifester quand on voit de telles violences", a déclaré à l'AFP le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez.
"On sait bien qu'il y a un certain nombre de groupes, qui sont peu nombreux mais qui font beaucoup de dégâts, et qui discréditent les mouvement sociaux", a-t-il relevé en marge d'une manifestation organisée dans la capitale à l'appel de son syndicat.
"Ce qui se passe à Paris depuis 15 jours (avec les "gilets jaunes", ndlr), c'est des choses qu'on vit depuis trois ans" lors des manifestations syndicales, a-t-il ajouté, estimant qu'"il est temps que le gouvernement et le ministère de l'Intérieur fassent en sorte que les manifestations puissent se dérouler de façon normale".
"Ca fait peur aux gens de manifester quand on voit de telles violences", a-t-il déploré, assurant que "les gens sont en colère, mais ne vont pas défiler pour se faire gazer et taper dessus".
Le numéro un de la CGT, qui mise sur une "convergence des luttes" pour peser face à l'exécutif, a affirmé que "dans beaucoup endroits il y a des gilets rouges (de la CGT, ndlr) et des +gilets jaunes+ qui manifestent ensemble".
Mais il a reconnu que "dans certains endroits, quelques leaders (des "gilets jaunes", ndlr) ne veulent pas de la CGT parce qu'ils ont d'autres idées", précisant que son organisation "ne se mélangera pas avec des gens qui ont comme revendication +expulser les immigrés de France+".
Confronté à une défiance à l'égard des syndicats, il a assuré que la CGT ne voulait "récupérer personne, quand les +gilets jaunes+ ne sont pas d'accord, on ne va pas s'imposer".
"Mais on pense qu'il y a besoin de se retrouver parce que pour la plupart, les revendications sont les mêmes", en particulier "l'augmentation du Smic et des salaires", a-t-il souligné.