"Gilets jaunes": les parlementaires PCF demandent de suspendre les débats sur les budgets

Députés et sénateurs communistes ont demandé lundi la suspension des débats au Parlement sur les budgets pour 2019, dans l'attente des mesures que doit annoncer le gouvernement face à la crise des "gilets jaunes".

"Dans l'attente des mesures qui seront annoncées, nous pensons qu'il n'est pas possible de poursuivre les débats à l'Assemblée nationale sur le PLFSS (projet de budget de la Sécu), sur le PLF (budget de l'Etat) au Sénat", a déclaré à la presse le secrétaire national du Parti communiste et député du Nord, Fabien Roussel, au sortir de son rendez-vous à Matignon.

Le Premier ministre programme un débat à l'Assemblée mercredi et au Sénat jeudi. M. Roussel espère "que ce débat soit suivi d'un vote, pour que chaque député et chaque sénateur puisse exprimer son opinion sur ces mesures" qui doivent être mises sur la table.

"S'il n'y a pas de mesures concrètes et fortes, nous redéposerons une motion de censure, pour aller au bout", a-t-il affirmé.

Les Insoumis ont aussi l'intention de déposer une motion et le patron des socialistes, Olivier Faure, n'a pas exclu non-plus d'y recourir "si le Premier ministre ferme la porte à toute évolution réelle et reste droit dans ses bottes". Pour être présentée, une motion doit réunir au moins 58 signatures, soit un dixième des 577 députés, un nombre que ces groupes politiques peuvent atteindre à trois.

Au Sénat, où les débats ont repris dès lundi matin sur la partie dépenses du budget de l'Etat, la présidente du groupe communiste, Eliane Assassi, a fait un rappel au règlement dans l'hémicycle: "nous ne pouvons pas continuer nos travaux sans faire écho à la colère populaire qui s'exprime".

Elle a dit son refus de "continuer à débattre d'un budget qui n'apporte pas de réponses concrètes à la colère citoyenne mais qui, à l'inverse, va accroître les souffrances humaines", selon cette élue de Seine-Saint-Denis.

En début d'après-midi, alors que les échanges se poursuivaient dans la Haute assemblée, le sénateur de Paris, Pierre Laurent, a à son tour formulé un rappel au règlement, faisant "appel à la sagesse du Sénat, pour ne pas poursuivre des débats budgétaires qui risquent d'être modifiés à l'issue des consultations et de ces débats de politique générale" mercredi et jeudi.