Le président de la Conférence des évêques de France a appelé jeudi à "un dialogue courageux et constructif", à l'avant-veille de "l'acte IV" de la mobilisation des "gilets jaunes" qui fait craindre des manifestations sous haute tension samedi.
"Nous appelons chacun à assumer ses responsabilités et à accepter les voies de dialogue qui sont possibles pour que les choix nécessaires puissent être assumés dans le respect de chacun", a déclaré dans un communiqué Monseigneur Georges Pontier, qui préside cette instance rassemblant les évêques et cardinaux de France.
"Seul un dialogue courageux et constructif pourra contribuer à la recherche du bien commun", ajoute l'archevêque de Marseille.
Mercredi déjà, l'archevêque de Paris, Mgr Michel Aupetit avait appelé à "un véritable dialogue".
"Cette crise montre à l'évidence un déficit d'écoute et de dialogue dans notre pays", estime Mgr Pontier, ainsi qu'une "méfiance croissante" à l'égard de "toute institution et la perte de confiance dans les corps intermédiaires."
Le responsable religieux affirme condamner "sans réserve" les "violences qui ont émaillé les manifestations de ces dernières semaines". "Elles ne mènent, selon lui, à rien et ne peuvent être en aucun cas un mode d'expression du malaise ressenti"
L'archevêque rappelle également que "la solidarité doit être au coeur des relations humaines, tout spécialement vis-à-vis des plus fragiles".
"J'appelle les catholiques (...) à être chacun, là où il est, artisan de ce dialogue respectueux", conclut-il.
Cet appel intervient alors que le collectif des "gilets jaunes libres" demande à être reçu vendredi par Emmanuel Macron pour "calmer" la France, qu'il estime "au bord de l'insurrection".
Formé par certaines figures du mouvement comme Benjamin Cauchy et Jacline Mouraud, ce collectif avait déjà été invité à Matignon mardi mais avait annulé leur venue en invoquant des menaces anonymes. Si l'Elysée les invite, ils assurent qu'ils honoreront le rendez-vous, même en cas de nouvelles menaces.
Le président de la République n'a pas pris la parole publiquement depuis son retour du sommet du G20 en Argentine dimanche. L'Elysée a dit craindre "une très grande violence" lors de manifestations samedi, malgré l'annonce mercredi soir d'un geste que l'exécutif espère décisif: l'abandon dans le budget 2019 de la hausse de la taxe carbone.