"Gilets jaunes" : le patronat salue les annonces et veut la fin des blocages

Les organisations patronales ont salué mardi les annonces d'Édouard Philippe pour mettre fin à la crise des "gilets jaunes", appelant les manifestants à "lever les blocages" afin que les entreprises puissent "retrouver une activité normale".

"Les annonces du Premier ministre" ont "ouvert la voie au dialogue", a estimé dans un communiqué Alain Griset, président de l'Union des entreprises de proximité (U2P), représentant les artisans, commerçants et professions libérales.

"Ces mesures doivent mettre fin au blocage de l'économie et aux pertes déjà subies par nos entreprises qui doivent au plus vite retrouver une activité normale", a ajouté le responsable patronal, demandant "solennellement l'arrêt du mouvement des gilets jaunes".

Selon l'U2P, le moratoire portant sur la hausse de la fiscalité applicable au prix des carburants, de l'énergie et du gazole non routier (GNR) devrait contribuer à apaiser la situation et à débloquer l'activité économique.

"C'était un préalable à l'engagement de négociations entre tous les acteurs concernés et les représentants de l'État, en vue de remettre à plat les différents prélèvements obligatoires qui pèsent à la fois sur les Français et sur les entreprises", juge le mouvement patronal.

Saluant des annonces susceptibles de "répondre à la colère exprimée par une partie des Français", le Medef a dit de son côté espérer que ce moratoire de six mois permette de "mettre fin aux blocages inacceptables que connait l'économie française".

"La France vit quasiment en état d'urgence économique. Il est impératif de lever les blocages et de rétablir l'ordre public", a souligné la principale organisation patronale française, estimant que "l'activité et l'emploi" étaient "en jeu".

Dans son communiqué, le Medef précise qu'il participera à la concertation avec les partenaires sociaux et les régions que souhaite ouvrir le gouvernement à partir du 15 décembre pour trouver des solutions d'accompagnement à la transition énergétique.

Les annonces d'Edouard Philippe constituent "un geste d'ouverture de la part du gouvernement", a estimé quant à lui Jean-Eudes du Mesnil du Buisson, secrétaire général de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME).

"Il était impératif de sortir de l'impasse dans laquelle on se trouvait depuis trois semaines", a expliqué à l'AFP le responsable patronal. "Ce qui est indispensable aujourd'hui, c'est de permettre à l'activité économique de reprendre son cours et que les blocages prennent fin", a-t-il ajouté.

Selon M. du Mesnil du Buisson, la CPME participera ainsi au débat sur la modernisation des dépenses publiques et le système fiscal français, que l'exécutif souhaite mener à partir du 15 décembre et jusqu'au 1er mars.

"Nous insisterons pour que la question de la fiscalité dans sa globalité soit abordée, notamment la fiscalité locale, qui inquiète de nombreux chefs d'entreprise", a souligné le responsable patronal.