"Gilets jaunes": le patronat met en garde contre un "blocage de l'économie"

Plusieurs organisations patronales ont mis en garde lundi les "gilets jaunes" contre un "blocage de l'économie", estimant que l'"exaspération" des manifestants ne devait pas conduire à "pénaliser les entreprises" françaises.

"Nos entreprises sont totalement concernées par la hausse des prix des carburants et je comprends le mécontentement exprimé par les "Gilets jaunes", a assuré dans un communiqué le président de l'Union des entreprises de proximité (U2P), Alain Griset.

"Néanmoins le pire serait d'organiser un blocage de l'économie et d'aggraver la situation générale", a ajouté le responsable patronal, appelant à "cesser toute action de blocage qui conduirait à mettre en danger nos entreprises".

Selon l'U2P, qui rassemble artisans, commerçants et professions libérales, "les chefs d'entreprises de proximité et leurs salariés ont un besoin impératif de se déplacer, le plus souvent en véhicule".

Poursuivre sur la voie du blocage serait par conséquent "de nature à ralentir l'activité économique, alors que la reprise demeure encore fragile pour un grand nombre d'entreprises", fait valoir l'organisation.

"Nous comprenons les inquiétudes" des manifestants, mais "bloquer le pays ne rend pas service à notre économie", a abondé le président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), François Asselin.

"Il faut maintenant que le gouvernement prenne ses responsabilités", a ajouté M. Asselin auprès de l'AFP, appelant de ses voeux "un moratoire" sur les hausses de taxes sur les carburants.

Ces mises en garde surviennent alors qu'une partie des "gilets jaunes" a décidé lundi de poursuivre les opérations de blocage pour la troisième journée consécutive, ciblant principalement des autoroutes mais aussi des dépôts pétroliers.

Selon une source policière, près de 110 actions étaient recensées lundi matin, loin des 290.000 manifestants comptabilisés samedi sur plus de 2.000 sites.