"Gilets jaunes": le MoDem veut des "Grenelles" des territoires

Le président du groupe MoDem de l'Assemblée Patrick Mignola a plaidé mardi pour l'organisation de "Grenelles" décentralisés dans les territoires en réponse au mouvement des "gilets jaunes".

"L'organisation d'un Grenelle est une excellente piste qu'il faudrait traduire localement", a expliqué le député de Savoie lors d'un point presse.

Devant les députés LREM mardi, le Premier ministre Edouard Philippe a de nouveau écarté l'hypothèse d'une "grande conférence sociale", mais a en revanche parlé d'"une discussion territorialisée", sans plus de précision. "J'y suis prêt", a-t-il affirmé.

Le terme de "Grenelle" désigne couramment des réunions de négociation associant, autour de l'État, tous les acteurs d'un dossier particulier. Il tient son nom de la rue de Paris où se trouve le ministère du Travail, où fut négocié un important accord social pendant la crise de mai 1968.

"Au moment où il y a un certain sentiment d'abandon ou d'attente de différenciation sur le terrain, il ne faut pas apporter une réponse nationale unique", selon Patrick Mignola, dont le groupe est partenaire de la majorité.

"Il faut que ce soit de multiples +Grenelles+ parce que dans chaque territoire, les enjeux de la transition écologique ne sont pas les mêmes, il y a une attente de reconnaissance des différences", a-t-il ajouté.

Même son de cloche au groupe "Libertés et territoires": "On réclame un +Grenelle des territoires+", a expliqué à l'AFP Bertrand Pancher, député de la Meuse.

"Les +gilets jaunes+, c'est une forme de mai 68 à l'envers, démarrant par le milieu rural. Et, comme on s'est sortis de la crise de mai 68 avec le Grenelle social (...) on n'a pas d'autre alternative que de faire retravailler tous les corps intermédiaires et surtout, d'associer les territoires, les élus, les acteurs locaux", a-t-il plaidé.

Le président du groupe UDI-Agir Jean-Christophe Lagarde a quant à lui apporté son soutien à la proposition de Laurent Berger (CFDT) d'organiser un Grenelle de "la conversion écologique", en reprochant au gouvernement d'écouter "de moins en moins".