L'exécutif souhaite que "l'ensemble" des salariés au Smic bénéficient d'une "augmentation substantielle de cent euros", a expliqué mardi à l'Assemblée Édouard Philippe en défendant les annonces d'Emmanuel Macron en réponse à la colère des "gilets jaunes".
"Nous voulons effectivement que l'ensemble de ceux qui sont rémunérés au Smic bénéficient d'une augmentation substantielle de cent euros", a affirmé le Premier ministre, en réponse à une question du député PS Olivier Faure.
"Notre objectif n'est pas d'en rester à ceux qui bénéficient aujourd'hui de la prime d'activité (...), c'est d'essayer de faire en sorte que par une meilleure organisation des choses, par une meilleure mobilisation de l'argent public, l'ensemble de ceux qui sont rémunérés au Smic, puissent bénéficier de cette augmentation", a-t-il expliqué.
Le président de la République avait annoncé lundi que le salaire des travailleurs au Smic augmenterait "de cent euros par mois sans qu'il en coûte un euro de plus pour l'employeur".
"Les 100 euros de plus (net) pour le Smic correspondent à une prime d'activité de 80 euros et une baisse des charges de 20 euros", avait-on expliqué à l'Élysée. Cette décision revenait donc à accélérer la mise en oeuvre de la promesse présidentielle de faire grimper à 80 euros la prime d'activité.
Mais l'exécutif semble donc désormais souhaiter aller plus loin que cette annonce.
"Nous voulons essayer d'aller plus loin car tous les salariés au Smic ne touchent pas la prime d'activité. Faut-il modifier d'autres paramètres de la prime, faut-il regarder du côté des allègements de charge ? Nous travaillons en ce sens pour compléter l'accélération de la prime d'activité. Cette revalorisation bénéficiera à près de 3 millions de ménages en 2019", a expliqué Matignon, interrogé par l'AFP.
Quelque 2,6 millions de foyers bénéficient actuellement de la prime d'activité, destinée à ceux qui touchent entre 0,5 et 1,2 Smic.
"Nous voulons aller vite, nous voulons aller fort, c'est le sens des mesures qui ont été évoqués par le président de la République, hier (lundi), elles visent (...) à faire en sorte que le travail paye", a aussi expliqué M. Philippe.
Un objectif que le gouvernement veut atteindre, "sans revenir sur la compétitivité des entreprises", a-t-il souligné.