L'archevêque de Paris Mgr Michel Aupetit appelle mercredi à "reconstruire une société fraternelle", souhaitant que les "gilets jaunes" et "nos gouvernants" engagent "un véritable dialogue".
"Il nous faut reconstruire une société fraternelle. (...) J'appelle modestement les protagonistes à un véritable dialogue où chacun accepte de sortir de ses certitudes pour établir un vrai diagnostic d'une situation délétère", écrit dans un communiqué Mgr Aupetit, première personnalité religieuse à s'exprimer sur le conflit.
Si l'archevêque de Paris dit comprendre "la peine de ceux qui manifestent pacifiquement", il dénonce "la violence scandaleuse de ceux qui en profitent pour saccager notre ville" et s'associe, aussi, "au souci de nos gouvernants qui cherchent des réponses à la crise".
La souffrance, "quand elle ne semble pas entendue", et l'attitude du pouvoir "qui peut être prise pour de l'arrogance" engendrent "colère" et "frustration", observe-t-il, appelant à rejeter les "a priori méprisants pour ceux qui ne pensent pas comme nous".
Les annonces du Premier ministre Édouard Philippe mardi, notamment un moratoire de six mois sur la hausse de la taxe sur les carburants, ne semblent pas avoir apaisé les "gilets jaunes" et une quatrième grande journée de mobilisation est annoncée samedi.
Après les violences et les saccages, en particulier à Paris, survenus samedi dernier, Emmanuel Macron et Édouard Philippe ont lancé mercredi un appel "au calme" et à la "responsabilité".
Le président demande "aux forces politiques et syndicales, au patronat de lancer un appel clair et explicite au calme", a rapporté le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, à l'issue du Conseil des ministres.
"Ce qui est en jeu, c'est la sécurité des Français et nos institutions. Je lance ici un appel à la responsabilité", a dit pour sa part le Premier ministre Édouard Philippe lors d'un discours devant l'Assemblée.