"Gilets jaunes": heurts à Bordeaux, 27 personnes en garde à vue

27 personnes ont été placées en garde à vue samedi à Bordeaux où des heurts sporadiques ont opposé les forces de l'ordre à des manifestants, mais sans commune mesure avec les violences survenues lors des précédentes protestations de "gilets jaunes".

La mobilisation des protestataires "contre les taxes" ou "pour un référendum d'initiative citoyenne" n'a néanmoins pas faibli, avec quelque 4.500 manifestants recensés dans l'après-midi par la préfecture, comme samedi dernier.

Après la réunion de deux manifestations, dont l'une qui se voulait pacifique, appelées en début d'après-midi à quelques centaines de mètres de distance, des premiers heurts ont démarré dès 16H00 en centre-ville, près de la cathédrale et la mairie.

Les forces de l'ordre ont rapidement repoussé des manifestants en actionnant à de multiples reprises un engin lanceur d'eau et en utilisant des gaz lacrymogènes. Les protestataires ont de leur côté jeté des projectiles divers, bouteilles ou feux d'artifice en tir tendu.

Au bout d'une heure d'échauffourées, la cathédrale était enveloppée dans un épais nuage de fumée blanche et les manifestants ont reflué dans les artères adjacentes, par petits groupes.

Là, des "gilets jaunes" croisaient les nombreuses personnes, bras chargés de paquets, occupées à leurs achats de Noël. Certains faisaient des selfies avec les forces de l'ordre, d'autres démarraient une partie de foot en y invitant des policiers.

En début de soirée, aucune scène de pillage ou de casse n'était enregistrée dans le centre-ville, contrairement à samedi dernier. Deux voitures étaient en feu, pour une raison inconnue.

Quelques petits groupes de personnes ont mis le feu à des poubelles, rapidement éteint par les pompiers. D'autres, souvent alcoolisées, tentaient de provoquer les forces de l'ordre dans une avenue plus excentrée où l'AFP a constaté des interpellations.

Vingt-sept personnes ont été placées en garde à vue pour jets de projectiles ou port d'armes prohibées, selon la préfecture qui n'était pas en mesure de donner un bilan de blessés éventuels.

Bordeaux avait mobilisé plus de 600 policiers et gendarmes, ainsi que 2 véhicules blindés et, nouveauté, un engin lanceur d'eau. Des unités mobiles avaient été disséminées en plusieurs points du centre-ville pour pouvoir intervenir plus rapidement, bouclant les rues commerçantes.

En début d'après-midi, avant le départ de la manifestation place de la Bourse, lieu traditionnel des rassemblements, les centaines de "gilets jaunes" présents ont observé une minute de silence pour les victimes de l'attentat de Strasbourg "et pour les gilets jaunes morts depuis le début du mouvement" puis ont entonné une Marseillaise.

"On ne va pas à l'affrontement", a hurlé l'un d'eux au mégaphone au moment du départ.

Le cortège -dont les rangs ont rapidement grossi- a ensuite traversé sous la pluie la ville sans violence, des "gilets jaunes" faisant une chaîne pour l'empêcher de rejoindre la place Pey-Berland, en centre-ville, où les affrontements avaient eu lieu samedi dernier.

Samedi dernier à Bordeaux, une boutique Apple avait été pillée, plusieurs façades de banques et magasins détériorées et la journée s'était soldée par une trentaine de blessés, dont un grave, et quelque 70 interpellations.

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