"Hélas la violence est souvent la conséquence de la colère", a jugé lundi la présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen, à propos des graves violences qui ont marqué la troisième journée de mobilisation des "gilets jaunes" samedi, en appelant le gouvernement à répondre à "l'urgence sociale".
La dirigeante du RN sera l'invitée du journal de 20H00 de TF1, a annoncé la chaîne. Elle fait partie des responsables des grands partis qui sont reçus ce lundi par le Premier ministre Edouard Philippe.
Interrogée pour savoir si elle allait appeler au calme les "gilets jaunes" qu'elle soutient, Mme Le Pen a préféré s'adresser à l'exécutif. "Répondez-leur !", a lancé la présidente du Rassemblement national (RN) qui sera reçue à 15H00 par le Premier ministre à Matignon.
"Donnez-leur maintenant des mesures qui soient susceptibles de calmer tout le monde, car c'est le gouvernement et le président de la République qui sont en réalité les responsables de la montée en puissance de la colère. Et, hélas, la violence est souvent la conséquence de la colère", a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse au siège de son parti à Nanterre (Hauts-de-Seine).
"C'est le mépris affiché, c'est l'intransigeance, c'est la déconnexion, c'est l'humiliation que ressentent les gilets jaunes qui sont les hormones de croissance de cette colère, et donc les hormones de croissance de cette violence", a développé la finaliste de la présidentielle en 2017.
Pour Marine Le Pen, il y a eu dans ces violences des "groupuscules d'extrême gauche", qui font l'objet d'une "mansuétude des gouvernements successifs", et "peut-être de l'ultradroite", mais aussi "une radicalisation d'une partie des gilets jaunes qui est probablement le fait d'erreurs en matière de maintien de l'ordre".
Or, "personne, à part quelques groupuscules anarchistes qui souhaitent leur petite révolution, ne souhaite le désordre et la violence dans ce pays", a-t-elle ajouté.
La dirigeante d'extrême droite demandera à nouveau à Edouard Philippe de répondre à "l'urgence sociale" avec une "suppression immédiate" de la taxe sur les carburants, "une prime de pouvoir d'achat", et "la mise en oeuvre de la proportionnelle", considérant que "l'Assemblée nationale n'est pas représentative des Français". Elle a dit aussi vouloir évoquer avec lui le "rôle des banques qui, par leur comportement, ont considérablement aggravé les difficultés de notre pays", notamment celles des PME-TPE et des particuliers.
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