Gilets jaunes: Ferrand condamne à nouveau "fermement" les "menaces" contre les députés

Le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand (LREM) a condamné à nouveau "fermement" mardi, à l'unisson du gouvernement, les "menaces" subies par des députés dans le cadre du mouvement des "gilets jaunes".

"Avant de débuter cette séance, je tiens à condamner avec la plus grande fermeté les actes d'intimidation, les menaces, les dégradations subies ces derniers jours par plusieurs de nos collègues issus de tous nos bancs", a déclaré M. Ferrand, à l'ouverture de la séance des questions au gouvernement.

"De tels actes sont intolérables, en particulier lorsqu'ils touchent aux domiciles personnels de nos élus", a-t-il poursuivi, sous les applaudissements des députés de la majorité, alors que depuis le début du mouvement des "gilets jaunes", plusieurs permanences de "marcheurs" et au moins un domicile ont été visés.

"J'ai demandé au gouvernement en fin de semaine dernière de veiller à protéger tous nos compatriotes et leurs représentants", a aussi insisté M. Ferrand, qui avait déjà dénoncé jeudi ces "menaces" envers les élus de la majorité.

Le ministre de la Transition écologique François de Rugy a ensuite tenu à "s'associer" à ces propos sur ces "attaques inadmissibles", citant un certain nombre d'élus visés comme Mireille Robert (LREM), dont la propriété a été envahie vendredi soir par une quarantaine de "gilets jaunes" cagoulés et casqués.

L'élue de l'Aude, qui posait une question dans la foulée, a ensuite été applaudie debout par ses collègues LREM.

"Je ne prends pas aujourd'hui la parole pour vous raconter l'intrusion violente de groupes d'individus masqués et vêtus d'un gilet jaune dans ma famille", a-t-elle déclaré, saluant le "soutien massif" reçu depuis, y compris de "gilets jaunes".

La députée a dit comprendre "l'appel de détresse" des gilets jaunes et la volonté des "citoyens découragés" à manifester, tout en s'interrogeant sur des "dérives violentes" ces derniers jours.

Le Premier ministre Edouard Philippe lui a répondu qu'Emmanuel Macron a dit "clairement que la violence, l'intimidation n'ont pas leur place dans le débat public".

"Critiquer et condamner la violence et l'intimidation, ce n'est pas critiquer et condamner ceux qui expriment leur colère", a-t-il ajouté, estimant que respecter le droit de manifester un désaccord "ne permet pas d'excuser" ce dont la députée a été victime, un acte "qui relève à l'évidence d'une infraction pénale".