Jets de bouteille, pétards, gaz lacrymogènes et canon à eau : des heurts ont opposé samedi après-midi les forces de l'ordre à des manifestants dans le centre de Bordeaux, déjà théâtre de violences lors des précédentes protestations de "gilets jaunes".
Dès 16h00, les forces de l'ordre stationnées près de la cathédrale et de la mairie, ont commencé à repousser des manifestants en actionnant à de multiples reprises un engin lanceur d'eau et en utilisant des gaz lacrymogènes.
Les protestataires jetaient de leur côté des projectiles divers, bouteilles ou feux d'artifice en tir tendu.
Les heurts ont commencé après une heure de face-à-face avec des manifestants lançant des slogans et les forces de l'ordre, massées derrière des véhicules de police, des barrières et des "dispositifs de retenue autonome du public", sorte de hauts vantaux articulés destinés à contenir la foule.
S'en est suivie une heure de confrontations sporadiques entre forces de l'ordre et quelques dizaines de manifestants régulièrement repoussés alors que de nombreux autres restaient spectateurs sur les côtés.
Vers 17h00, aucune scène de pillage ou de casse n'était enregistrée, contrairement à samedi dernier.
En début d'après-midi, la préfecture avait fait état de 14 interpellations en marge du mouvement qui a rassemblé 4.500 personnes, autant que ses estimations de la semaine dernière.
Bordeaux avait mobilisé plus de 600 policiers et gendarmes, ainsi que 2 véhicules blindés et, nouveauté, 1 engin lanceur d'eau.
Les "gilets jaunes" étaient convoqués à deux manifestations différentes, l'une se voulant pacifiste, mais les militants ont finalement tous rejoint la place de la Bourse, près de la Garonne, lieu désormais traditionnel de début de rassemblement.
Les "gilets jaunes" ont d'abord observé une minute de silence pour les victimes de l'attentat de Strasbourg, "et pour les gilets jaunes morts depuis le début du mouvement", avant d'entonner la Marseillaise.
Le cortège a ensuite traversé la ville sans violence, des manifestants faisant même une chaîne pour détourner le cortège et l'empêcher d'atteindre la place Pey Berland, en centre-ville, où les affrontements avaient eu lieu samedi dernier. Une boutique Apple avait également été pillée, plusieurs façades de banques et magasins détériorées et la journée s'était soldée par une trentaine de blessés, dont un grave, et quelque 70 interpellations.