Gestion des emballages ménagers: Léko, challenger du géant Citéo, veut poursuivre sa croissance

La société Léko, deuxième éco-organisme des emballages ménagers et des papiers en France, pèse encore d'un poids modeste face à l'acteur historique Citeo, mais ambitionne de prendre 10% de part de marché d'ici 2029, a-t-elle annoncé mercredi.

L'entreprise, comme tout éco-organisme, soutient financièrement les collectivités dans la gestion des déchets d'emballage, notamment les opérations de collecte et de recyclage. Elle redistribue à cette fin les écocontributions des producteurs et commerçants de produits emballés.

Léko, qui a démarré son activité en 2020, en pleine pandémie, a alors réalisé un chiffre d'affaires "de moins d'un million d'euros", selon son directeur général, Patrick Bariol.

"On a terminé l'année 2024 à 31,6 millions d'euros de chiffre d'affaires" et 2025 devrait voir ce chiffre grimper à 39 millions d'euros, avec plus de 60.000 entreprises adhérentes, a ajouté M. Bariol lors d'un entretien avec l'AFP.

La loi Agec pour l'économie circulaire, a favorisé cette croissance, explique-t-il, permettant de mettre à contribution "les vendeurs tiers qui vendent sur Amazon, Cdiscount", principalement originaires d'Asie et dans les secteurs du textile et de l'électronique, lesquels ne payaient souvent jusqu'alors "aucune écocontribution".

Une fois ces revenus obtenus en amont de la chaîne, l'éco-organisme a, à partir de 2024, signé des contrats avec des collectivités locales: "aujourd'hui, elles sont au nombre de quatorze et couvrent 1,5 million d'habitants", a indiqué Patrick Bariol.

Léko soutient notamment l'agglomération de Douai, mais aussi les départements de l'Allier et du Jura.

L'entreprise vient de voir son agrément renouvelé pour cinq nouvelles années, lors desquelles elle aura pour objectif "d atteindre 10% du marché le plus rapidement possible", a déclaré M. Bariol, ce qui se traduirait par un quintuplement de son activité.

Citeo, acteur historique, a réalisé en 2024 un chiffre d'affaires de 1,3 milliard d'euros.

Afin de se développer, Léko entend se différencier par "l'accompagnement sur le terrain" des collectivités, selon leurs spécificités, notamment en s'appuyant sur l'intelligence artificielle (caméras sur les camions pour détecter les erreurs de tri des particuliers par exemple).

Elle ambitionne également de recycler des déchets qui ne sont pas recyclables actuellement, comme les bouchons de liège ou les sachets plastiques de croquettes pour animaux domestiques.

M. Bariol espère ainsi contribuer à combler une partie du retard de la France sur les objectifs européens de recyclage des emballages en plastique, à 27% en 2023, soit très en-deça de la cible de 55% fixée par Bruxelles d'ici 2030.

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