Gestion de l'eau: le Parlement entérine un assouplissement pour les communes

Le Parlement a définitivement adopté mardi un texte donnant la possibilité aux communes qui le souhaitent de conserver leurs compétences de gestion de l'eau et de l'assainissement, dix ans après avoir décidé l'obligation de leurs transferts vers les intercommunalités.

Après un ultime vote du Sénat, cet assouplissement a été entériné dans les mêmes termes que le vote de l'Assemblée nationale qui l'avait adopté à la mi-mars, permettant une entrée en vigueur rapide.

Seule une partie du groupe socialiste s'est opposée à cette proposition de loi qui concrétise l'un des combats principaux de la "chambre des territoires" depuis une dizaine d'années, le Sénat ayant longtemps demandé de "rendre enfin leur liberté aux communes".

Dans le détail, le texte permettra aux communes de conserver leurs compétences de gestion de l'eau et de l'assainissement qu'elles auraient dû transférer de manière obligatoire aux communautés de communes à l'horizon 2026, une obligation qui découle du vote de la loi NOTRe en 2015.

Les communes ayant déjà procédé à ce transfert (environ 1/3 d'entre elles) ne pourront pas revenir en arrière. Mais les autres auront alors trois possibilités: garder la compétence à l'échelle communale, la déléguer à un syndicat intercommunal ou la transférer à la communauté de communes.

"Il s'agit de concilier la pérennisation des transferts déjà achevés et la souplesse pour que les territoires disposent d'outils adaptés à leur spécificité", a justifié la ministre déléguée à la Ruralité, Françoise Gatel, elle-même ex-sénatrice.

Malgré des réserves, les sénateurs ont également voté une disposition introduite par les députés, qui visait à permettre l'organisation d'une solidarité entre communes voisines en cas de pénurie d'eau. Ils ont préféré ne rien changer au texte voté par l'Assemblée, qui conserve leur demande principale, pour éviter de relancer le processus législatif.

"Avec ce texte nous avons fait entendre la voix de la raison et du bon sens. Il porte la marque et le souffle de la liberté communale", a salué le chef des sénateurs Les Républicains Mathieu Darnaud dans un communiqué.