Afin de "remplacer la moitié des chaudières à gaz par des pompes à chaleur" d'ici 20 ans, François Bayrou a appelé jeudi le secteur bancaire à faciliter l'accès des foyers français à ces installations coûteuses.
Inaugurant la 6e édition des Journées de la géothermie à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques), le Premier ministre a vanté une "source inépuisable d'énergie éternelle", "mine d'or" encore trop peu exploitée selon lui.
Un million de foyers français seulement en sont équipés, avec un coût d'installation moyen de 20.000 euros, le double d'une chaudière à gaz.
"Le déterminant essentiel est bêtement financier", a déclaré le chef du gouvernement, écartant une aide de l'État pour évoquer la piste du secteur bancaire, "peut-être par la Caisse des dépôts ou la Banque publique d'investissement", qui pourrait "effacer le différentiel du coût d'installation".
"Si une famille se voit offrir, pour la même mensualité mais seulement plus étalée dans le temps, une pompe à chaleur plutôt qu'une chaudière à gaz, je suis sûr qu'elle fera ce choix parce qu'elle va économiser, en coût de l'énergie, les montants de cette mensualité", a-t-il expliqué devant les professionnels du secteur.
Son gouvernement affiche un objectif annuel de 6.000 nouvelles installations individuelles et de 1.000 dans le secteur tertiaire ou les collectivités locales.
Sans détailler davantage les mesures ou mécanismes à mettre en place, le Premier ministre a déclaré qu'il appartient "aux pouvoirs publics de proposer des produits bancaires pour étaler dans le temps cette installation". Il a donné trois mois à un groupe de travail pour formuler des propositions concrètes.
Avec, en perspective, le remplacement de la moitié des chaudières à gaz par des pompes à chaleur dans les maisons individuelles d'ici 20 ans, qui permettrait "d'économiser l'équivalent de la moitié des importations de gaz russe d'avant 2022".
En octobre 2022, alors Haut Commissaire au plan, François Bayrou avait publié un rapport sur la géothermie de surface. Jeudi à Biarritz, il a de nouveau vanté une énergie "abondante, compétitive, décarbonée et souveraine", quatre critères "à partir desquels nous avons à construire notre politique énergétique".
Le gouvernement a lancé en février 2023 un "plan d'action" visant à quadrupler le rythme de déploiement des projets en géothermie profonde d'ici 2035, avec une production de 8 à 10 térawattheures contre 2,3 TWh en 2021.