Gaz : situation "sereine" pour l'hiver prochain en France, selon la filière

La filière gazière française s'est montrée "sereine" pour l'hiver prochain, compte tenu de stocks déjà bien remplis, en dépit de l'arrêt du transit du gaz russe via l'Ukraine, jeudi lors d'une conférence de presse.

"A date, on est assez serein sur le passage de l'hiver à venir, on est à peu près dans les mêmes conditions que l'année dernière, même en léger mieux, puisque les stockages sont à peu près remplis à 90%", a déclaré Sandrine Meunier, directrice générale de GRT Gaz, principal opérateur français de transport de gaz et deuxième transporteur européen.

"On a des consommations qui sont stables, et des approvisionnements en GNL qui sont aussi d'un bon niveau, donc on ne voit pas vraiment de tensions sur le réseau à date", a-t-elle ajouté, tout en appelant au maintien de la "sobriété" afin de se prémunir d'une forte pointe de froid éventuelle.

"Depuis 2022, il y a eu vraiment une très grosse anticipation dans le remplissage des stockages", a renchéri Laurence Poirier-Dietz, directrice générale de GRDF, principal opérateur de la distribution du gaz.

Elle a souligné que le niveau de 90% de remplissage des stocks était constaté auparavant "beaucoup plus tard dans la saison, vers octobre ou mi-novembre".

"On a un hiver 2024-2025 qui est sécurisé et, en fonction des prix de marché, la constitution des stocks se fera de la manière la plus judicieuse, mais aujourd'hui, on n'est pas en alerte sur ces sujets pour notre hiver", a conclu Mme Poirier-Dietz.

A la suite de l'invasion de l'Ukraine par Moscou et de la réduction drastique des approvisionnements russes, les vingt-sept pays membres de l'Union européenne avaient adopté en juin 2022 un cadre législatif les contraignant à atteindre collectivement un taux de remplissage de leurs stockages de gaz de 90% au 1er novembre de chaque année.

L'objectif était de renforcer leur autonomie énergétique et de réduire leur dépendance aux approvisionnements de gaz russe.

Si cette dépendance s'est considérablement réduite depuis février 2022 et le début de la guerre menée par la Russie en Ukraine, grâce au recours croissant au gaz naturel liquéfié acheminé par bateau, et à la montée en puissance de la Norvège en ce qui concerne l'approvisionnement par gazoduc, la Russie a continué à fournir du gaz à l'Europe via l'Ukraine.

Mais le président Volodymyr Zelensky a annoncé le 27 août que l'Ukraine ne renouvellerait pas son contrat la liant jusqu'au 31 décembre à la Russie, amenant une part d'incertitude pour l'approvisionnement des pays d'Europe à moyen terme.

Selon les derniers relevés disponibles, au 10 septembre, la France était à près de 92% de remplissage de ses stockages et les pays de l'UE en moyenne à 93%.