Pourtant obligatoires depuis 2022, les fontaines à eau potable sont encore trop peu présentes dans les établissements recevant du public, comme les gares et les centres commerciaux, alors qu'il s'agit d'un enjeu environnemental et social, déplore jeudi une étude des associations UFC-Que Choisir et No plastic in my sea.
Centres commerciaux, gares SNCF, lieux culturels, équipements sportifs, campus: entre mars et mai 2025, quelque 80 enquêteurs bénévoles des deux associations ont visité 247 établissements recevant du public (ERP) partout en France afin de vérifier la présence d'un point d'eau, la signalétique et la possibilité effective d'y remplir une gourde.
Depuis le 1er janvier 2022, les établissements accueillant simultanément au moins 301 personnes ont l'obligation d'être équipés d'au moins une fontaine à eau gratuite raccordée au système d'eau potable et permettant de remplir une gourde, indique le code de l'environnement. L'absence de ce type d'équipement est passible d'une amende allant jusqu'à 7.500 euros.
En dépit de cette loi, seuls 52% des sites visités étaient équipés de telles fontaines à eau, d'après le communiqué des associations de défense des consommateurs et de l'environnement.
Les gares, stations-services et centres commerciaux manquent particulièrement d'équipements.
De plus, "quand ils existent, les points d'eau sont peu visibles et mal signalés" : sur les 128 recensés, "près de la moitié ne dispose d'aucune signalétique et seuls 22 établissements (soit 9% du total de l'échantillon) ont mis en place une signalétique directionnelle, pourtant obligatoire", détaille le communiqué.
"Pendant les Jeux olympiques de Paris, la combinaison de fontaines bien visibles, d'une signalétique conforme et d'une campagne d'information efficace a permis de diviser par trois l'usage de bouteilles plastiques par rapport aux Jeux de Londres" ce qui prouve "qu'avec de la volonté, des résultats concrets sont possibles", soulignent les organisations qui appellent les pouvoirs publics à "appliquer" les sanctions prévues en cas de manquement à la loi.
A l'approche de l'été, ce sous-équipement génère "un impact environnemental et social inacceptable", estiment-elles, car l'eau embouteillée peut s'avérer une dépense coûteuse pour les familles et entretient la pollution plastique. Les "15 milliards de bouteilles plastiques mises sur le marché en France chaque année (représentent) le premier déchet plastique à usage unique retrouvé sur les plages européennes", selon UFC-Que Choisir et No plastic in my sea.