Futur électrique de la France: des réactions diverses aux scénarios de RTE

Consolider le nucléaire pour les uns, choisir le 100% renouvelables pour les autres: les scénarios proposés lundi par le gestionnaire du réseau électrique RTE sur l'avenir du réseau français d'ici 2050 ont suscité des réactions diverses parmi les politiques, syndicats et associations.

Yannick Jadot, candidat des écologistes à l'élection présidentielle, a dénoncé "une présentation partielle et donc partiale", fondée "principalement sur une seule trajectoire d'évolution de la consommation électrique" et excluant l'hypothèse de la maîtrise de la consommation.

Or, "c'est évidemment sur une trajectoire de maîtrise de l'énergie que les scénarios" centrés sur les "énergies renouvelables sont les plus rentables", a-t-il affirmé dans un communiqué, co-signé par le député écologiste Matthieu Orphelin et la porte-parole d'EELV Eva Sas. Avec ce rapport, le gouvernement cherche à "justifier à n'importe quel prix la relance du nucléaire", ont-ils ajouté.

La Fondation Nicolas Hulot a, elle, mis en garde contre "une analyse partielle qui conduirait à des décisions trop hâtives", affirmant que "la sobriété énergétique n'est pas une variable d'ajustement".

"Il est de l'intérêt collectif que l'industrie" ait "un accès long terme et compétitif à de grandes quantités d'une électricité décarbonée prévisible et pilotable", a réagi Nicolas de Warren, président de l'Union des industries utilisatrices d'énergie. Le mix électrique national à 2050 devra comprendre une hausse sensible des énergies renouvelables et un parc nucléaire, estime l'Uniden.

Du côté des syndicats, selon la FNME-CGT, le travail de RTE permet d'acter que "les énergies renouvelables doivent être développées" mais que "leur intégration représente "un défi technique important" et que "la filière nucléaire est à consolider".

La CFE Énergies avance que "l'option la plus pertinente" repose sur le "développement conjoint des énergies renouvelables et de nouveaux réacteurs nucléaires, en parallèle de la prolongation des réacteurs nucléaires existants". Elle appelle le gouvernement "à se mettre dès maintenant en route vers ce futur", en décidant "sans plus tarder" la construction de nouvelles capacités nucléaires.

En revanche, pour Greenpeace France, l'étude de RTE prouve que "le nucléaire n'est pas un mal nécessaire". "Miser sur un scénario 100% renouvelable et sobre pour les décennies à venir est un choix raisonnable et bénéfique pour l'intérêt général", plaide dans un communiqué Nicolas Nace, chargé de campagne à Greenpeace France, qui réclame "un véritable débat démocratique" sur le futur énergétique de la France.

Le message de RTE est "très clair", constate le Syndicat des énergies renouvelables (SER): "pour décarboner notre système énergétique tout en garantissant la sécurité d'approvisionnement, les énergies renouvelables devront couvrir au minimum 50% de notre consommation d'électricité en 2050". "Le premier rendez-vous à ne pas rater est l'étape intermédiaire de 2030, date à laquelle, comme le prévoit la loi, 40% de notre production électrique devra provenir d'énergies renouvelables", a prévenu Jean-Louis Bal, président du SER. "Débattre d'objectifs à 2050 est vain si nous ne sommes pas capables d'atteindre ceux fixés pour 2030".

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