"Rien ne peut justifier" la frappe israélienne contre une église à Gaza qui a fait trois morts et une dizaine de blessés jeudi, a fustigé la Conférence des évêques de France, qui a exprimé sa "solidarité" avec le patriarcat latin de Jerusalem.
"Nous tenions à vous dire notre plus profonde solidarité avec l'Église et les peuples de Terre Sainte, ainsi que notre compassion à l'égard des victimes et de leurs familles", écrit le président de la Conférence des évêques de France, le cardinal Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille, dans un message adressé au patriarche latin de Jérusalem, le cardinal Pizzaballa, et rendu public par la conférence.
"Cette nouvelle tragédie s'ajoute à celles qui frappent sans distinction la population de Gaza depuis le début de l'offensive militaire", a regretté le cardinal Aveline, qui co-signe le message avec les deux vice-présidents de la conférence épiscopale.
L'église touchée, la paroisse de la Sainte-Famille, "s'efforce de demeurer un lieu de paix, au service de tous les Gazaouis", et "rien ne peut justifier qu'elle ait été l'objet d'une telle attaque", a-t-il assuré.
Le patriarcat latin de Jérusalem a annoncé jeudi la mort de trois personnes dans une frappe israélienne sur la seule église catholique de la bande de Gaza, refuge pour cette petite communauté depuis le début de la guerre il y a 21 mois.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré jeudi soir qu'Israël "regrette profondément" cette frappe issue d'un "tir perdu", qualifiant de "tragédie" les pertes de vies.
"Quelques jours après l'attaque inacceptable du village de Taybeh", petit village chrétien de Cisjordanie, "par des colons radicaux, nous nous unissons à votre indignation et à celle de tous les responsables chrétiens", écrit par ailleurs le cardinal Aveline au cardinal Pizzaballa.
"Nous pensons à tous les habitants de la Terre Sainte, juifs, chrétiens et musulmans, qui tentent de combattre ces déchainements de violence parce qu'ils sont amis de la paix", indique-t-il, en précisant vouloir "visiter dès que possible" le patriarche.