Le Premier ministre François Bayrou, en déplacement jeudi au siège du Conservatoire du littoral (CDL) à Rochefort (Charente-Maritime), s'est dit favorable à sa "défense", après un rapport sénatorial préconisant la suppression de cette institution chargée de la préservation des côtes françaises.
"Moi je suis pour le défendre. (...) C'est une institution unique au monde, qui vise des territoires menacés en particulier pour des raisons écologiques", a affirmé M. Bayrou à des médias, à bord d'un bateau le ramenant de l'île d'Aix où il a visité le fort Liédot, propriété du CDL.
Il répondait à un journaliste qui lui demandait s'il fallait "supprimer des agences comme le CDL, comme des sénateurs l'ont proposé".
"Pour moi, c'est une bonne institution. Il y a tellement de ces institutions qui sont moins utiles, moins bien organisées, moins bien acceptées", a-t-il ajouté.
Créé par la loi du 10 juillet 1975, cet établissement public qui oeuvre à la sauvegarde des rivages maritimes et lacustres célèbre ses 50 ans cette année.
Son modèle repose sur l'acquisition de terrains menacés par l'artificialisation pour les préserver, les restaurer et les ouvrir à tous. Il en assure également la gestion. Le Conservatoire protège aujourd'hui plus de 220.000 hectares, soit 18% du linéaire littoral, selon les chiffres officiels.
Le 3 juillet 2025, le rapport d'une commission d'enquête sénatoriale a préconisé la suppression de plusieurs organismes, dont le CDL, et le transfert de ses attributions et personnels à l'Office français de la biodiversité (OFB).
Cette annonce avait suscité beaucoup d'inquiétudes auprès des défenseurs de l'environnement et des collectivités qui ont signé le 8 juillet une tribune dans le journal Le Monde appelant à défendre le CDL, "plus que jamais nécessaire à l'heure du changement climatique".