Réputé discret mais travailleur, Franck Riester, reconduit vendredi ministre délégué au Commerce extérieur et à l'attractivité, est un ancien cadre des Républicains devenu soutien "constructif" de la majorité après l'élection d'Emmanuel Macron, en tant que chef de file du parti Agir.
Âgé de 48 ans, celui qui est entré à l'Assemblée nationale en 2007 s'était fait remarquer à la Commission des affaires culturelles de la chambre basse, notamment pour avoir été rapporteur en 2009 des deux projets de loi sur la propriété littéraire et artistique sur internet.
Il avait également été entre 2009 et fin 2015 membre du collège de la Hadopi, la Haute autorité compétente. Avant de prendre les rênes du Commerce extérieur français, il a été ministre de la Culture entre 2018 et 2020.
Après avoir été porte-parole du candidat Sarkozy en 2012, cet ancien secrétaire national de l'UMP chargé de la communication a soutenu Bruno Le Maire lors de la primaire de la droite en 2016, avant de rallier Alain Juppé au second tour.
A la suite des déboires de François Fillon, M. Riester avait quitté la campagne du candidat LR en mars 2017 en demandant "solennellement" à l'ancien Premier ministre de se retirer de la course à l'Élysée.
Entre les deux tours de la présidentielle, il s'était démarqué de la position du parti, jugeant "irresponsable et dangereux de cautionner le vote blanc", et avait appelé à voter Macron.
Depuis l'entrée de celui-ci à l'Élysée, M. Riester avait insisté sur son envie de "servir la France, pas un clan". En début d'année, une tentative de fusion du parti de M. Riester, Agir, avec Horizons, le parti de l'ancien Premier ministre Edouard Philippe, a échoué face au refus d'Emmanuel Macron de donner son feu vert à une opération qui aurait offert la mainmise à M. Philippe sur la droite de la majorité.
"Franck rêve d'être ministre de la Culture, mais il faut qu'il prenne un peu d'étoffe", considérait lors de la précédente présidentielle l'un de ses proches, en témoignant de la déception du député de Seine-et-Marne de ne pas avoir été appelé dans le premier gouvernement d'Édouard Philippe.
M. Riester s'était alors rabattu sur la coprésidence du groupe UDI-Constructifs, soutiens bienveillants de la majorité, avant de créer son parti avec des anciens des Républicains. La formation se veut "de droite, libérale, sociale, pro-européenne, réformiste et humaniste".
- Dauphin de Guy Drut -
Né à Paris, M. Riester appartient à une famille de notables implantée de longue date en Seine-et-Marne: son arrière-grand-père était déjà maire de Coulommiers.
Diplômé de l'Institut supérieur de gestion (ISG) et titulaire d'un Master de gestion des collectivités territoriales décroché à l'Essec, celui qui se définit comme "chef d'entreprise" a travaillé dans un cabinet d'audit et de conseil avant de reprendre l'entreprise familiale de concessions automobiles Peugeot.
Dauphin de Guy Drut, ex-député et ancien ministre de Jacques Chirac, Franck Riester était devenu en 2007 député de la 5e circonscription de Seine-et-Marne, où son mentor était élu depuis 1986.
A l'Assemblée nationale, le parlementaire s'était aussi illustré en étant l'un des deux seuls de son groupe, avec Benoist Apparu, à avoir voté en 2013 la loi sur l'ouverture du mariage aux couples de même sexe, un texte "historique" à ses yeux.
Dans une démarche inédite à droite, M. Riester avait choisi en 2011 de faire son +coming out+, après un incident avec un opposant local. "Mon homosexualité n'est pas un secret. Je partage ma vie avec mon ami depuis longtemps. Pour autant, je n'ai jamais fait étalage de ma vie privée et continuerai à agir de la même manière", avait-il déclaré.
Réélu à nouveau à l'Assemblée en juin 2017, il avait alors dû abandonner la mairie de Coulommiers, remportée en 2008, après avoir été conseiller municipal dès 1995, à l'âge de 21 ans.