France Nature Environnement (FNE), qui représente près de 6.000 associations, a annoncé jeudi qu'elle n'assistera pas au "Varenne de l'eau" du gouvernement, y voyant une volonté de déposséder le ministère de la Transition écologique de sa compétence sur les questions liées à l'eau.
La fédération dit, dans un communiqué, avoir été invitée "à la dernière minute" pour ce "Varenne agricole de l'eau et du changement climatique" qui se tiendra vendredi après-midi en présence du ministre de l'Agriculture Julien Denormandie et la secrétaire d'État chargée de la Biodiversité Bérangère Abba.
Pour FNE, la réunion prévue vendredi "dépossède le Ministère de la Transition Ecologique de sa pleine compétence de pilotage pour ces enjeux transversaux" liés à l'eau. "Une compétence propre du ministère de l'Ecologie n'a pas à être traitée en plein coeur du ministère de l'Agriculture", insiste la fédération.
Ce "Varenne de l'eau" vise notamment à faciliter le captage et l'utilisation des eaux de pluie par les agriculteurs afin de faire face aux épisodes de sécheresse qui affectent leurs cultures, une solution jugée à court terme par des associations et des scientifiques face au changement climatique.
"Nous sommes interdépendants, particulièrement sur le sujet de la préservation et du partage de la ressource en eau, qui est le bien commun par excellence. Cette question a déjà été arbitrée" dans une concertation nationale multi-acteurs des Assises de l'Eau" qui se sont tenues en 2018-2019, rappelle Florence Denier-Pasquier, vice-présidente de FNE, citée dans le communiqué.
FNE met en garde contre la tentation de "résoudre les problèmes des sécheresses par l'irrigation intensive et la création de nouvelles retenues", des "propositions techniques simplistes, bien que séduisantes à première vue, (qui) ne font qu'accentuer le manque d'eau année après année, et renforçant l'insécurité collective".
Elle appelle aussi à faire de la nouvelle Politique agricole commune (PAC), actuellement en négociations à Bruxelles, "l'instrument principal de l'adaptation au changement climatique de tous les agriculteurs".