L'état des nappes phréatiques françaises est "satisfaisant" dans l'ensemble mais avec des points noirs "inquiétants" qui persistent dans le Roussillon et les Corbières, indique vendredi le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).
"L'état global des nappes est satisfaisant en mai: 35% des points d'observation sont sous les normales mensuelles, 19% sont comparables et 46% sont au-dessus (respectivement 27%, 23% et 50% en avril)", note le service géologique national dans son bulletin mensuel au 1er juin.
Toutefois, la situation était bien plus satisfaisante il y a un an: en mai 2024, 70% des niveaux se trouvaient au-dessus des normales mensuelles.
Comme souvent, la situation apparaît contrastée: les niveaux vont de proche à sous les normales sur les nappes réactives (très sensibles au déficit de pluie) du nord et au-dessus des normales sur les nappes inertielles (qui réagissent lentement) et les nappes du sud et de Corse.
"Les niveaux des nappes du Roussillon et du massif des Corbières sont toujours inquiétants, de bas à très bas", souligne le BRGM.
Les pluies du printemps ont amélioré la situation localement dans ces territoires des Pyrénées-Orientales et de l'Aude frappés par la sécheresse depuis plusieurs années mais pas suffisamment pour y combler les déficits.
Les prévisions sur les prochains mois restent "très pessimistes" et ce "peu importe le scénario de pluies et de températures" dans ces terres de viticulture, d'arboriculture et de tourisme.
Dans le reste de la France, les perspectives sont plus contrastées. Les nappes sont globalement en vidange, une tendance qui doit continuer jusqu'à l'automne.
"La situation actuelle très favorable sur les nappes inertielles du Bassin parisien et de l'Est Lyonnais laisse présager des niveaux au-dessus des normales durant l'été", notent les spécialistes.
Les prévisions "restent plus incertaines pour les autres nappes: plutôt pessimistes pour les nappes réactives du nord et du centre de la France et optimistes pour celles du sud (sauf Pyrénées-Orientales et Aude)", selon le BRGM.
Au-delà de la France, la sécheresse concerne plus de la moitié (52%) des sols en Europe et sur le pourtour méditerranéen fin mai, un record mensuel depuis le début des observations en 2012, selon l'analyse par l'AFP des données de l'Observatoire européen de la sécheresse (EDO).
Cet indicateur se fonde sur trois paramètres: précipitations, humidité des sols et état de la végétation. En cela il diffère des analyses du BRGM, centrées sur les eaux souterraines.