Les investissements liés à la lutte contre le réchauffement climatique en France ont légèrement baissé en 2024, principalement du fait d'une baisse des dépenses dans le bâtiment, en souffrance, a calculé jeudi l'Institut de l'économie pour le climat (I4CE).
Les investissements publics et privés se sont portés à 102 milliards d'euros en 2024, selon la classification de l'I4CE, contre 108 en 2023 et 103 en 2022.
"Ce recul concerne d'abord la construction performante et la rénovation énergétique", a expliqué l'association, fondée par la Caisse des dépôts et l'Agence française de développement.
L'explosion des taux d'intérêt dans le sillage de la vague inflationniste de 2021-2023 a en effet freiné le nombre de constructions, mais aussi d'achats de biens immobiliers, qui sont "souvent l'occasion pour des rénovations énergétiques", selon l'I4CE.
Autre point sensible: l'éolien en mer, qui a "marqué un creux en 2024, à la jonction des calendriers des projets, après de nombreux raccordements en 2023".
Même chose pour l'injection de biométhane, - qui permet de verdir l'usage de gaz naturel -, en "recul marqué, principalement après la baisse des tarifs d'achat publics" ces dernières années, "qui se répercute aujourd'hui".
L'achat de voitures électroniques a également reculé en 2024, avec presque -3% d'immatriculations de véhicules neufs par rapport à 2023.
Du côté du positif, "les dépenses dans le parc nucléaire progressent avec la conclusion du chantier de Flamanville" a noté l'I4CE - l'EPR a été raccordé au réseau fin 2024, avec 12 ans de retard -, tout comme les "investissements dans les réseaux électriques", les gestionnaires RTE et Enedis ayant engagé des plans pour adapter les réseaux électriques aux aléas climatiques et accompagner la décarbonation.
Le photovoltaïque est "soutenu par des conditions favorables à l'autoconsommation", a également pointé l'I4CE, et les "investissements dans les infrastructures de transport ont été tirées à la hausse par l'échéance des Jeux de Paris et par le dynamisme des projets" locaux "en fin de mandat municipal."
Pour 2025, l'I4CE prévoit une légère remontée des investissements climatiques, à 103 milliards d'euros, du fait d'une reprise des investissements dans l'éolien en mer, des programmes d'investissements dans les réseaux électriques, et d'une légère remontée des ventes de voitures électriques, notamment grâce au leasing social.