France: le capital-investissement a plus que jamais le vent en poupe

Le capital-investissement français, avec 18,7 milliards d'euros levés et 2.200 entreprises financées, a atteint de nouveaux sommets en 2018, de plus en plus de capitaux provenant de l'international, selon l'étude annuelle de France Invest publiée jeudi.

"Mon prédécesseur Olivier Millet avait fixé comme objectif d'atteindre 20 milliards en 2020, je pense que nous y serons si la tendance actuelle se poursuit", a commenté Dominique Gaillard, nouveau président de France Invest depuis juin 2018, lors de la présentation de l'étude.

En croissance de 13% par rapport à 2017, soit la même progression qu'entre 2016 et 2017, le montant des capitaux collectés a atteint l'an passé un nouveau record, enregistrant "une hausse de plus de 50% par rapport à 2005, soit l'année avant la crise où les montants levés avaient été les plus importants" avec 12 milliards d'euros, a-t-il poursuivi.

Autre évolution notable: les fonds levés à l'étranger représentent désormais près de la moitié (48%) du total, contre 37% en 2017 et 38% en moyenne entre 2008 et 2017, révèle l'étude, menée conjointement avec le cabinet d'audit Grant Thornton.

"Nous arrivons à lever de plus en plus d'argent à l'étranger, ce qui montre l'amélioration de la perception de la France en termes d'acteur d'investissement dans le monde", a observé M. Gaillard, mettant cette attractivité notamment sur le compte de la flat tax (de 30% sur les revenus du capital), de la disparition de l'ISF ou encore des ordonnances travail.

- Poids des fonds de pension étrangers -

Par ailleurs, nous notons "une assez forte accélération auprès de deux catégories d'acteurs: les caisses de retraite et les fonds de pension qui ont de plus en plus d'appétit pour cette classe d'actif du capital-investissement", a-t-il poursuivi.

Les souscriptions de ces derniers ont en effet augmenté de 83% sur un an, à 2,9 milliards d'euros, les fonds de pension étrangers comptant pour la majeure partie de ces investissements.

Et de nouveaux pays font leur apparition parmi ces fonds comme la Corée, le Japon, le Chili ou encore la Colombie, a précisé M. Gaillard.

La deuxième plus forte progression en montants levés revient aux fonds souverains (+32% à 1,3 milliard d'euros) tandis que les banques ont vu à l'inverse leurs souscriptions baisser de 30%, à 1 milliard d'euros, en 2018.

Quant au repli de 8% des fonds émanant des compagnies d'assurance et mutuelles, deuxième plus gros contributeur avec 3 milliards d'euros, derrière les fonds de fonds (4,2 milliards), il s'agit d'"une baisse ponctuelle", selon M. Gaillard, dont les effets devraient être rapidement annulés grâce à la révision des règles européennes de fonds propres imposées aux assureurs, annoncée début mars.

Si les fonds levés à destination du marché du capital-transmission sont restés majoritaires (9,9 milliards d'euros) en 2018, le capital-développement a enregistré la plus forte progression (+26% à 6 milliards d'euros) sur un an.

Les investissements réalisés ont de leur côté continué à progresser pour la sixième année consécutive, à 14,7 milliards d'euros contre 14,3 milliards d'euros en 2017.

Les secteurs de l'industrie, qui capte 31% des montants investis, des biens de consommation (25%) et du médical et des biotechnologies (14%) sont restés en tête tandis que ceux de l'informatique et du numérique ainsi que des services financiers ont enregistré les plus fortes hausses sur un an, à respectivement 30% et 41%.

"Ces investissements ne se font pas que dans des grandes ETI et des grandes entreprises mais aussi beaucoup dans des PME", qui ont représenté 63% de ces investissements en 2018 quand les TPE ont pesé pour 15%, a indiqué M. Gaillard.

Ainsi, "les tickets inférieurs à 5 millions d'euros représentent 14% des montants investis mais 80% des entreprises accompagnées", a-t-il ajouté.

Poster un commentaire
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.
Déjà membre ? Je me connecte.
Je ne suis pas encore membre, Je crée mon compte.