France: des investissements moins productifs qu'ailleurs (étude)

Les entreprises françaises investissent depuis une dizaine d'années plus d'argent que celles des autres pays européens, mais sans produire les bénéfices économiques attendus, estime une étude rendue publique vendredi.

Les entreprises françaises "ont depuis dix ans un niveau d'investissement plus élevé que leurs homologues dans la plupart des autres pays européens, sans que cela ne produise les bénéfices économiques attendus", constate l'étude réalisée par France Stratégie et le groupe de réflexion la Fabrique de l'industrie.

Ce document souligne le poids important de "l'investissement immatériel" en France, notamment dans les logiciels et la recherche et développement (R&D), mais aussi un moindre investissement dans les machines et équipements de production".

Les auteurs parlent de "paradoxe" et se demandent pourquoi "le niveau élevé d'investissement des entreprises françaises ne semble produire que peu d'effets macroéconomiques".

Selon l'étude, les investissements dans les machines et équipements est "un peu plus faible" que dans les pays voisins et pourrait ainsi expliquer "en partie certaines performances économiques décevantes de l'industrie française".

Elle se demande si l'investissement plus élevé dans l'immatériel ne reflète pas aussi le choix des entreprises "de concevoir en France et de fabriquer préférentiellement dans d'autres pays": "les entreprises localiseraient alors plus volontiers leurs activités de production à l'étranger, alors que les activités de conception seraient conservées en France".

L'étude écarte toutefois deux hypothèses. Elle conteste que "l'investissement en immobilier représente une part importante et croissante, du fait des prix du foncier", estimant qu'il ne s'agit que "d'une faible part".

La deuxième est celle du poids "des investissements liés à la mise en conformité réglementaire, qui serait élevé pour les entreprises françaises et qui expliquerait de ce fait le surplus d'investissement par rapport à leurs homologues".

"Les efforts de mise en conformité liés à la réglementation française ne sauraient expliquer qu'une part limitée du supplément d'investissement du secteur manufacturier en France", assurent-ils.